La Force Qods iranienne, commandée par Qassem Soleimani, est responsable des opérations iraniennes hors du territoire national. Ces opérations passent par l'organisation, le soutien, la formation, l'armement et le financement de milices à dominante chiite dans des pays étrangers ; le lancement de guerres directes ou indirectes par l'intermédiaire de ces mandataires ; l'organisation de troubles dans d'autres pays pour faire avancer les intérêts idéologiques et hégémoniques de l'Iran ; l'attaque et la prise de contrôle de villes et de pays ; ainsi que l'assassinat de personnalités politiques étrangères et de dissidents iraniens de premier plan dans le monde entier. Photo : Qassem Soleimani. (Source image : Tasnim News [CC by 4.0]) |
Il est paradoxal de constater que, même si le gouvernement fondamentaliste iranien ne souffre d'aucune contestation et jouit d'une liberté sans entraves pour encourager les comportements violents, ses défenseurs persistent à proclamer que la paix et la stabilité sont encore possibles au Moyen-Orient.
Une analyse honnête des actes de terrorisme au Moyen-Orient et dans le monde révèle que presque tous les conflits, presque toutes les guerres et quasiment toutes les tensions au Moyen-Orient sont imputables au gouvernement iranien. En dépit de l'illusion que tentent de créer ceux qui veulent à tout prix apaiser les dirigeants iraniens, l'Iran s'acharne à se doter d'une capacité nucléaire et n'a aucun intérêt à la paix.
Au Yémen, les autorités iraniennes ont mis sur pied une milice connue sous le nom Houthis. Téhéran fournit aux Houthis des armes et des munitions à jet continu et mène au Yémen une contrebande active d'armes et de technologies illicites. Selon une dépêche Reuters, le corps des Gardiens de la révolution islamique (IRGC) iranien est le principal soutien et sponsor des Houthis. L'IRGC utilise également actuellement une nouvelle route secrète à travers le Golfe pour acheminer des armes aux Houthis.
En Irak, la Force Qods iranienne exerce une influence non négligeable, directe ou indirecte, sur un ensemble de plus de 40 milices, qui opèrent sous la bannière des Forces de mobilisation populaires (FMP). La Force Qods aurait également trouvé de nouvelles sources de financement pour échapper aux sanctions américaines actuelles.
La Force Qods est responsable de toutes les opérations menées hors du territoire national iranien. Ces opérations passent par l'organisation, le soutien, la formation, l'armement et le financement de milices à dominante chiite dans des pays étrangers ; le lancement de guerres directes ou indirectes par l'intermédiaire de ces mandataires ; l'organisation de troubles dans d'autres pays pour faire avancer les intérêts idéologiques et hégémoniques de l'Iran ; l'attaque et la prise de contrôle de villes et de pays ; et enfin l'assassinat de personnalités politiques étrangères et de dissidents iraniens de premier plan dans le monde entier.
La Force Qods a également infiltré au plus haut niveau les infrastructures politiques, militaires et sécuritaires de l'Irak, y compris les services de renseignement. Elle prend des décisions qui relèvent en principe des dirigeants et politiciens irakiens. La Force Qods a des agents et des activistes à travers tout le pays. Il y a déjà huit ans, Qassem Soleimani, chef de la Force Qods en Iran, s'est vanté auprès du général américain David Petraeus :
« Autant que vous le sachiez... c'est moi qui définit la politique de l'Iran pour tout ce qui concerne l'Irak, le Liban, la bande de Gaza et l'Afghanistan. Notre ambassadeur à Bagdad est un membre de la force Qods. Celui qui va le remplacer est un membre de la force Qods. »
La Force Qods a également encouragé la naissance d'une pléiade de groupes terroristes en Irak, notamment Asa'ib Ahl Al-Haq et Kata'ib Al-Imam Ali. Ces deux mouvements se livrent à des violences tactiques horribles, – ils filment et diffusent des vidéos de décapitations et de personnes brulées vives - similaires à celles de l'Etat islamique. Asaïb Ahl Al-Haq toucherait environ 2 millions de dollars par mois de l'Iran. Nombreux sont ceux qui pensent que le sang de nombreux innocents - femmes et enfants irakiens compris – a coulé en raison des agissements de la Force Qods.
Au Liban, les décisions du Hezbollah sont prises avec la bénédiction du guide suprême iranien Ali Khamenei et selon les instructions des hauts responsables du Corps des Gardiens de la Révolution islamique (IRGC). Téhéran contrôle également les investissements financiers, militaires et politiques du groupe libanais.
Curieusement, au moment où les États-Unis envisageaient des sanctions sur les transactions financières du Hezbollah, son dirigeant Hassan Nasrallah a admis le rôle majeur de l'Iran :
« Nous admettons bien volontiers que le budget du Hezbollah, ses revenus, ses dépenses, tout ce qu'il mange et boit, ses armes et ses roquettes proviennent de la République islamique d'Iran. »
En Syrie, l'Iran a financé à hauteur de plusieurs milliards de dollars le dictateur Bashar El-Assad et a construit plusieurs bases militaires, généralement près de la frontière israélienne, afin de renforcer son influence et de créer une menace visible et imminente contre les juifs.
La liste des interventions et des actes d'agression de l'Iran est presque interminable. L'empreinte de l'Iran est visible dans chacun des conflits du Moyen Orient et nous donne un aperçu de la tactique et des stratégies à long terme de Téhéran et de ses mandataires pour la région. Ces objectifs reposent sur quatre piliers : la déstabilisation, le conflit, l'assassinat et le rejet de toute solution d'origine sunnite ou occidentale.
L'influence de l'Iran a pénétré toutes les strates du Moyen-Orient. Au fur et à mesure que cette influence grandit, le nombre de groupes terroristes qu'il soutient s'est élargi, et la haine que l'Iran finance déborde bien au-delà des frontières du Moyen-Orient.
Le bilan de quatre décennies de règne des mollahs indique clairement qu'aucune paix, aucune stabilité, ni aucune sécurité au Moyen-Orient ne seront possibles tant que les clercs iraniens conserveront le pouvoir politique et économique.
Majid Rafizadeh, stratège et business consultant, est diplômé de Harvard. Il est aussi politologue, membre du conseil d'administration de la Harvard International Review et président du Conseil international des États-Unis pour le Moyen-Orient. Il est l'auteur deplusieurs livres sur l'islam et la politique étrangère américaine. Vous pouvez le contacter à Dr.Rafizadeh@Post.Harvard.Edu