Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari (photo) « mène ouvertement une politique anti-chrétienne qui a entraîné d'innombrables meurtres et la destruction de communautés chrétiennes vulnérables un peu partout dans le pays » a affirmé Bosun Emmanuel, secrétaire du Forum national des aînés chrétiens du Nigéria. (Photo par Olivier Douliery-Pool / Getty Images) |
Muhammadu Buhari, le président musulman du Nigéria - il doit d'occuper cette position en partie au soutien que lui a apporté l'ancien président américain Barack H. Obama - encourage au « génocide » des chrétiens, affirment aujourd'hui les responsables de la communauté chrétienne du Nigeria.
Ainsi, le père Valentine Obinna, prêtre du diocèse Aba, affirme que les massacres des chrétiens participent à l' « islamisation du Nigéria » :
« Les gens en ont le pressentiment. C'est évident. C'est clandestin. Ils veulent transformer le Nigeria en pays musulman. Mais le contexte est celui d'un pays ou une grande partie de la population est chrétienne et c'est pourquoi cela devient très difficile pour lui [Buhari]. »
La population du Nigeria est à peu près équitablement répartie entre chrétiens et musulmans. Mais en 2011, ABC News a tenté d'expliquer les tenants et les aboutissants de la colère musulmane au Nigeria:
La vague d'émeutes [musulmanes] a été déclenchée par la Commission électorale nationale indépendante (INEC) qui a annoncé, lundi [18 avril 2011], que M. Goodluck Jonathan [un chrétien], était arrivé en tête du premier tour de scrutin. Des émeutes ont alors éclaté dans les États du Nord peuplés majoritairement de musulmans. La défaite du candidat musulman, Muhammadu Buhari, leur a paru intolérable. Les musulmans du Nord ont pensé qu'après le décès l'an dernier, du président musulman Umaru Yar'Adua, la succession revenait de droit à un autre musulman. Des groupes radicaux dans le nord [Boko Haram], ont donc entrepris de corriger l'anomalie d'un président chrétien. Leur colère est d'autant plus grande que les experts et les observateurs s'échinent à faire remarquer que l'élection a été la plus indépendante et la plus équilibrée de toute l'histoire du Nigeria.
Entre 2011 et 2015, Boko Haram - un groupe djihadiste qui a commis des atrocités de type Daech avant Daech –a terrorisé et massacré des milliers de chrétiens, notamment ceux qui vivaient en tant que minorités dans les régions musulmanes du nord. En 2015, les musulmans du Nigéria ont finalement obtenu ce qu'ils voulaient : un président musulman en la personne de Muhammadu Buhari. Mais loin de se calmer, la violence n'a fait qu'empirer. Les bergers musulmans Peuls - la tribu dont Buhari est originaire - ont rejoint et même dépassé Boko Haram dans le massacre de chrétiens.
En un an seulement, de juin 2017 à juin 2018, les musulmans Fulani ont massacré environ 9 000 chrétiens et détruit au moins un millier d'églises. (Sous la présidence de Jonathan, les Fulani avaient mis trois fois plus de temps pour tuer seulement une fraction [1 484] des chrétiens récemment assassiné.) Sur les six premiers mois de 2019, 52 attaques terroristes ont été menées contre des villages chrétiens. « Pas un jour ne passe sans qu'un SMS ne m'arrive en provenance de nos associés au Nigeria. Ce matin, c'était : « Des bergers ont poignardé à mort un fermier de 49 ans à Ogan », a déclaré en juillet, Ann Buwalda, avocate spécialisée dans les droits de l'homme.
Chaque fois que les médias grand public traitent de la violence qui sévit au Nigeria, ils reprennent la rengaine de Johnnie Carson, secrétaire d'État adjoint aux Affaires africaines d'Obama. A Pâques 2012, après le bombardement d'une église ou 40 chrétiens avaient trouvé la mort, Carson avait déclaré : « je profite de cette occasion pour souligner un point clé, à savoir qu'au Nigeria, le moteur de la violence extrémiste n'est pas la religion ».
Comme l'a récemment expliqué sœur Monica Chikwe , « allez donc expliquer aux chrétiens nigérians qu'ils ne sont pas victimes d'un conflit religieux alors qu'ils voient des combattants Fulani tout vêtus de noir, scander « Allahu Akbar! » et hurler « Mort aux chrétiens ».
L'Association chrétienne du Nigéria s'est elle aussi, interrogé :
« Comment affirmer qu'il s'agit d'un affrontement [laïque ou économique] quand un groupe [de musulmans] attaque, tue, mutile, détruit, et qu'un autre groupe [uniquement composé de chrétiens] subit assassinats, mutilations et destruction de ses lieux de culte ? »
En résumé, les bergers Fulani et Boko Haram prennent les chrétiens pour cible parce que, pour citer le père Valentine Obinna, le président Buhari et son cabinet musulman « se proposent d'islamiser le pays ».
Les citations suivantes montrent que le père Obinna n'est pas seul à accuser le président Buhari d'inciter en sous-main son clan Fulani à mener le djihad contre les chrétiens :
- « [L] e président musulman [Buhari] préfère accorder l'impunité aux meurtriers plutôt que rendre la justice. Il a truffé son gouvernement de responsables musulmans, sans se préoccuper que les chrétiens qui représentent la moitié de la population, soient dûment représentés. ... Des centaines de chrétiens Numan dans l'Etat d'Adamawa ont été attaqués et tués par des éleveurs peuls djihadistes. Et lorsqu'ils ont tenté de se défendre, le gouvernement Buhari a envoyé l'armée de l'air pour les bombarder. Est-ce équitable ? QUE LE MONDE PRENNE NOTE ! » - Ancien ministre de l'aviation, Femi Fani-Kayode, 2017 (les majuscules sont dans la citation originale ; voir ici aussi).
- « Sous la présidence Buhari, les bergers meurtriers Fulani ont bénéficié d'une protection et d'un favoritisme sans précédent ... Plutôt que d'arrêter et de poursuivre les bergers Fulani, les forces de sécurité (généralement contrôlées par des musulmans du Nord) les protègent, libérant ainsi la terreur contre le peuple nigérian. » - Rév. Musa Asake, secrétaire général de l'Association chrétienne du Nigéria, 2018.
- Buhari « est lui-même de la tribu des Fulani, des djihadistes ! Alors à quoi pouvez-vous vous attendre ? » - Emmanuel Ogebe, avocat des droits de l'homme basé à Washington DC, entretien avec Gatestone, 2018.
- « Ils veulent frapper les chrétiens et le gouvernement ne fait rien pour les arrêter, car le président Buhari appartient également à l'ethnie des Fulani. » - Mgr Matthew Ishaya Audu, évêque de Lafia, 2018.
- Buhari « poursuit ouvertement une politique antichrétienne qui a généré d'innombrables meurtres dans tout le pays et la destruction de communautés chrétiennes vulnérables. » - Bosun Emmanuel, secrétaire du Forum national des aînés chrétiens, 2018.
Sans aucunement nier le rôle du président Buhari, le Forum national des anciens, une association chrétienne, a pointé du doigt, ce qui lui paraissait être la cause première de violence au Nigéria :
« Le JIHAD a été déclenché au Nigeria par les islamistes du nord à la tête desquels se trouve l'ethnie Fulani. Ce Jihad est basé sur la haine enseignée dans les mosquées et les madrassas islamiques du nord du Nigeria, ainsi que sur l'idéologie suprémaciste des Fulani. Utilisant le djihad conventionnel (violent) et le djihad furtif (civilisationnel), les islamistes du nord apparaissent déterminés à faire du Nigéria un sultanat islamique et à remplacer la démocratie libérale par la charia... Nous voulons un Nigéria où les citoyens sont traités également devant la loi à tous les niveaux ... »
Bien que les chrétiens représentent depuis peu, la majorité de la population nigériane, le génocide perpétré à leur encontre a provoqué une baisse de la démographie telle que le christianisme au Nigéria est, selon le Forum national des aînés « en voie d'extinction », en raison de la progression de la charia au Nigeria [qui] sonne le glas de l'église nigériane. »
Telle est la situation actuelle : un djihad de type génocidaires frappe la population chrétienne du Nigéria – et, selon les dirigeants chrétiens nigérians, ce djihad est piloté par le président du Nigeria et ses compatriotes de la tribu des Fulani. Parallèlement, les médias et les analystes occidentaux présentent les conflits du Nigéria comme la conséquence des « inégalités », de la « pauvreté » et des problèmes économiques pour reprendre les termes de l'ancien président américain Bill Clinton sur « l'origine de tout cela ».
Raymond Ibrahim , auteur de Sword and Scimitar, Fourteen Centuries of War between Islam and the West (Sabre et Cimeterre : 14 siècles de guerre entre Islam et Occident), est Distinguished Senior Fellow du Gatestone Institute, Shillman Fellow du David Horowitz Freedom Centre et Fellow Judith Rosen Friedman du Middle East Forum.