A Noël, l'hostilité contre les chrétiens a atteint son apogée. Le 25 décembre, les musulmans de Bethléem ont incendié un sapin de Noël et gratifié le Patriarche Latin de Jérusalem d'une grêle de pierres ; en Belgique, des « réfugiés » musulmans ont mis le feu à un sapin de Noël érigé sur une place publique ; au Nigéria, des djihadistes musulmans ont attaqué des églises pendant la messe de minuit et tué au moins 16 personnes ; aux Philippines, à la veille de Noël, des djihadistes musulmans ont massacré 10 chrétiens « pour l'exemple » ; au Bangladesh, nombre d'églises ont annulé la messe de Noël en raison de tentatives d'assassinat sur des prêtres et de menaces de mort sur les fidèles ; en Indonésie, les églises se sont placées en « alerte rouge » mobilisant 150,000 gardes et patrouilles de sécurité ; en Iran, des chrétiens qui célébraient Noël à domicile ont été arrêtés ; et trois pays musulmans – la Somalie, le Tadjikistan, et Brunei – ont formellement banni toute célébration du 25 décembre.
Début décembre, à San Bernardino (Californie, Etats Unis), Mohamed Ahmed Elrawi, un musulman de 57 ans, a brandi un sabre, déclaré qu'il était prêt à « tuer et mourir pour Allah » et a entrepris de pourchasser son voisin, Mark Tashamneh un chrétien d'origine jordanienne. Ayant réussi à lui échapper, Tashamneh a appelé la police. Elrawi a été arrêté pour tentative de meurtre. Une perquisition de son appartement a apporté les preuves de sa « radicalisation ». Encadré par plusieurs policiers, Elrawi a été emmené hors de son lieu d'habitation. Au passage, il a proféré des menaces de mort en arabe contre Tashamneh. Aux journalistes qui l'interrogeaient, Tashamneh a déclaré : « je suis chrétien, je suis heureux et je crois ce que je crois. Je n'ai rien contre sa foi, mais à l'évidence il n'en va pas de même pour lui. Il est venu me voir et m'a menacé ».
En Ouganda, des musulmans ont massacré deux personnalités chrétiennes à la machette. Le premier, Patrick Ojangole, un chrétien âgé de 45 ans et père de cinq enfants âgés de sept à seize ans, a été assassiné à l'arme blanche à Kashebai (Ouganda de l'est). Il avait apporté son aide à plusieurs jeunes reniés par leur famille en raison de leur prise de distance avec l'islam. L'ami d'Ojangole qui a survécu à l'attaque raconte qu'ils revenaient en bicyclette vers leur village quand ils ont remarqué deux femmes en burqa assises sur le bord de la route. « La nuit était tombée et nous avons pensé qu'elles avaient peut être besoin d'aide. Nous avons commencé à parler avec elles, quand un homme est arrivé [bientôt suivi de deux autres]... Les deux femmes ont immédiatement sorti des machettes de dessous leur burqa et les ont tendues aux arrivants ». Un des trois musulmans a alors reproché à Patrick Ojangole d'avoir poursuivi son militantisme chrétien, puis ils l'ont tué. « Patrick était un chrétien actif et un excellent agriculteur. Le produit de sa ferme a permis de nourrir dix enfants bannis par leur famille »
A Nansololo (District de Namutumba), un prêtre a été battu à mort et décapité après qu'il ait, en compagnie d'autres membres de sa paroisse, résisté aux tentatives de certains musulmans de s'emparer des terres de leur église. Au cours de l'affrontement, l'imam qui dirigeait les assaillants musulmans a déclaré à Bongo Martin, un curé âgé de 32 ans : « on te l'a déjà dit, nous ne voulons pas de ton église à côté de notre mosquée. Plusieurs fidèles nous ont quitté à cause de toi ». Puis, Abdulhakha Mugen, un musulman, a sorti une machette et l'a frappé au cou. Martin est mort instantanément mais Mugen a continué à le frapper jusqu'à détacher la tête du tronc. Son corps a été retrouvé plus tard, flottant dans la rivière ».
Dans un village à majorité musulmane en Ouganda, à l'issue d'une réunion d'étude biblique clandestine, cinq chrétiens ont été empoisonnés, dont une femme enceinte.
La recension effectuée ci-dessous, des persécutions subies par les chrétiens n'est bien sûr pas exhaustive.
Attaques contre des églises et symboles chrétiens
Italie : Aux cris d'« Allahou Akbar! " [« Allah est le plus grand ! »], deux musulmans, un Palestinien et un Tunisien, ont attaqué et tenté de désarmer des soldats qui stationnaient à l'entrée de Santa Maria Maggiore, la cathédrale de Rome. Selon la presse italienne, « quand la police est intervenue, les deux hommes ont appelé à l'aide les visiteurs étrangers, se sont débattus et ont menacé les policiers qui tentaient de les maîtriser. Au poste de police, ils ont continué de manifester leur hostilité à l'état d'urgence et à l'Europe en arabe et en italien. Ils ont été mis en examen pour voies de fait et menaces à l'encontre d'un représentant des forces de l'ordre et tentative de meurtre avec intention de commettre des actes terroristes. Un arrêté d'expulsion a immédiatement été prononcé. Ils ont été conduits au centre d'accueil des migrants de Bari en attendant d'être expulsés ».
Egypte : L'église du village de Swada (Moyenne Egypte) avait obtenu toutes les autorisations et les travaux de construction étaient en bonne voie quand, le 10 décembre, à l'instigation des élus locaux, le bâtiment a été attaqué par une horde de 400 personnes. « Ils ont détruit le marbre, les céramiques, pulvérisé le ciment, cassé le bois, le mobilier et tous les signes qui, à l'intérieur du bâtiment, rappelaient qu'il s'agissait d'une église. Ils ont également attaqué et blessé certains des ouvriers attachés au chantier » raconte un témoin. A l'issue de cette agression, les mêmes officiels qui ont poussé à l'émeute, en ont pris prétexte pour déclarer le projet d'église hors la loi. La population de Swada est copte à 35% (3 000 personnes) et n'a à sa disposition aucun lieu de prière conforme au rite copte orthodoxe.
Par ailleurs, le monastère ancien de Paromeos a été menacé en ligne par des djihadistes. Dédié à la Vierge Marie, le monastère a été bâti deux cent ans avant l'envahissement de l'Egypte par l'islam. Bien que ce monument soit protégé par la police, des militants chrétiens ont réclamé un renforcement des mesures de sécurité.
Yemen: Dans les jours qui ont suivi l'assassinat du gouverneur d'Aden par l'Etat Islamique (ISIS), une église catholique abandonnée a été dynamitée. « Les assaillants », selon un témoin, « étaient probablement des extrémistes. L'église catholique du quartier de Mualla à Aden [Immaculée Conception], a été complètement détruite ». Le bâtiment avait déjà été sévèrement endommagé par les frappes aériennes de la coalition emmenée par l'Arabie Saoudite. L'agence Reuters écrit : « Autrefois cosmopolite et dynamique, longtemps ville refuge pour de vibrantes communautés Indoues et Chrétiennes, Aden a cessé d'être ce port industrieux qui irriguait le cœur de l'empire britannique. C'est aujourd'hui un modèle de ville anarchique où règne la loi du plus fort. La petite communauté chrétienne a fui depuis longtemps. Des inconnus ont auparavant profané un cimetière chrétien et incendié une autre église chrétienne cette année ».
Irak : L'Etat Islamique (ISIS) a bombardé un monastère qui appartenait aux sœurs du village chrétien de Tel Kepe. Dix maisons de familles chrétiennes assyriennes ont également été touchées et plusieurs personnes blessées. Par ailleurs, à Kirkouk, un cimetière utilisé par l'église assyrienne et l'église orthodoxe syriaque a été profané. Les croix et pierres tombales ont été brisées et les tombes ouvertes. L'identité des profanateurs est inconnue. Le patriarche chaldéen Louis Sako a condamné ces actes de malveillance. « Nous vivons des temps difficiles » a-t-il reconnu.
Turquie : Des bandes sans doute liées à l'Etat Islamique ont envoyé des menaces de mort - email, sms, réseaux sociaux - aux fidèles d'une vingtaine d'églises évangéliques. Ces messages incluaient des « vidéos et des photos très dérangeantes » indique un militant des droits de l'homme. Ces miliciens présumés de l'Etat Islamique ont déclaré qu'ils étaient « fatigués d'attendre » que des musulmans qui se sont convertis au christianisme reviennent à 'l'islam. « Le Coran ordonne de frapper les apostats tels que vous » disait l'un des messages.
Bangladesh: « Celui qui prie le Christ doit quitter le pays ou mourir ». Tel était le cœur de message d'une lettre anonyme envoyée aux pasteurs de dix temples protestants. En raison de tentatives d'attentats contre quatre autres pasteurs, toutes les églises du pays ont renoncé à la messe du jour de Noël.
Cameroun: Les djihadistes de Boko Haram ont envahi un village chrétien incendiant son église et plusieurs maisons. Plus de mille personnes de confession chrétienne – hommes, femmes et enfants – ont été sinistrées. Huit d'entre elles ont été tuées. Après avoir réduit le village en cendres, les djihadistes s'en sont pris aux réserves de nourriture. Les villageois luttent aujourd'hui pour leur survie.
Agressions musulmanes contre des chrétiens
Nigeria: Sept bergers musulmans Fulani ont attaqué deux maisons et un campement ou des chrétiens s'étaient réfugiés après avoir subi des attaques djihadistes. Quinze chrétiens ont été abattus dont trois enfants âgés de un, trois et cinq ans ainsi que leur grand-mère. La fille de cette dernière a déclaré : « ma mère a combattu les hommes en armes jusqu'à ce qu'ils la tuent, elle et les trois enfants. Elle est morte en essayant de sauver les enfants ». Selon un témoin, « les tueurs Fulani sont venus étudier le terrain dimanche matin, pendant que nous étions à l'église. ils ont même demandé de l'eau à nos enfants, lesquels leur ont permis de se désaltérer. Les enfants n'ont pas jugé leur comportement suspect et ne nous en ont pas parlé. C'est seulement après l'attaque qu'on a été informé de la visite préalable des tueurs ».
République Centrafricaine : des miliciens musulmans Seleka ont attaqué un camp de réfugiés. Ils ont tué huit chrétiens et blessé un Casque bleu des Nations Unies. Depuis que les musulmans Seleka ont pris le pouvoir sur la majorité chrétienne en 2013, des milliers de personnes ont été tuées. Après des mois de massacres, de viols et de pillages, des milices chrétiennes anti-balaka (anti machettes) se sont formées. Les nations ou l'église est majoritaire ne reconnaissent pas ces milices chrétiennes et condamnent leurs actions violentes.
Egypte : une chrétienne âgée de 70 ans a été poignardée jusqu'à ce que mort s'ensuive dans sa maison. Sa poitrine portait la trace de dix blessures à l'arme blanche. La police qui a été alertée a déclaré qu'elle menait l'enquête.
Dhimmitude
Norvège: Les autorités ont demandé à la Société missionnaire de Norvège (NMS) de débarrasser les camps de vacances chrétiens mis à disposition des demandeurs d'asile, de toutes les croix et autres symboles chrétiens qui les ornaient. Compte tenu « du nombre de demandeurs d'asile en Norvège, les responsables de l'immigration ont cherché à pallier l'insuffisance des centres d'accueil traditionnels » indique la presse. Ils ont accepté l'offre de la NMS « mais à condition que tous les symboles chrétiens en soient retirés ». La NMS a accepté. Mais un responsable du Parti du Progrès a déclaré : « il est normal que les lieux d'accueil des demandeurs d'asile soient neutres au plan politique et religieux, ce qui selon moi, signifie que ces camps ne doivent pas devenir des lieux d'exercice du culte. Mais la croix n'est pas uniquement un symbole religieux. C'est notre héritage et une partie de notre drapeau. S'ils craignent que les nouveaux venus se sentent offensés par les signes visibles de la religion chrétienne, alors peur être que ces [musulmans] ont choisi le mauvais pays pour demander asile »
Erythrée : Après avoir refait sa vie en Europe, la chanteuse de gospel Helen Berhane a dévoilé ce que fut son existence en Erythrée. Elle a été emprisonné dans un conteneur utilisé pour le transport maritime et torturée parce qu'elle était chrétienne. A Rome, au cours d'une conférence, elle a déclaré : « ils [les autorités musulmanes] ne vous libèrent qu'après vous avoir torturé à mort... Ils ne veulent pas que vous mouriez en prison, car ils refusent d'en endosser la responsabilité, ils vous renvoient chez vous juste pour mourir ». Berhane qui a été arrêtée à cause de son message musical religieux, n'a été libérée qu'une fois qu'elle était à l'agonie.
Syrie : Jacques Mourad, prêtre catholique syriaque, a réussi à s'échapper de Raqqa, après plusieurs mois de détention dans les geôles de l'Etat islamique. « Ce fut une intense expérience spirituelle » a-t-il raconté. « Le moment le plus difficile a été de s'entendre dire : convertis toi à l'islam ou on te coupe la tête ».
Turquie : A l'issue d'une vaste polémique internationale, les manuels scolaires ont été corrigés de bon nombre de leurs messages tendancieux, y compris ceux qui avaient trait aux musulmans non sunnites. Mais certains biais subsistent concernant les religions non islamiques, indique un nouveau rapport. La « principale faiblesse » de ces manuels tient au fait qu'ils sont écrits à travers le prisme de l'islam officiel et de la culture islamique. Toutes les minorités religieuses du pays sont dépeintes à travers une grille de lecture musulmane et non comme des traditions distinctes. L'information faite sur le judaïsme, le christianisme, l'indouisme ou le bouddhisme est superficielle et même parfois trompeuse ». Ainsi, au lieu d'expliquer que les chrétiens voient Jésus comme le Fils de Dieu, un manuel de collège a inscrit Jésus dans la lignée des prophètes de l'islam. Allah se serait révélé à lui, comme il l'a fait pour Mahomet. « Quand Jésus eut atteint l'âge de 30 ans, Allah lui a ordonné de devenir son prophète... Il a commencé à inviter son environnement à adorer Allah. Au début, seules douze personnes ont répondu à son appel. On les a nommé « les disciples ».
Pakistan: Mary Javaid, institutrice dans une école primaire du Punjab, a été accusée d'avoir « prêché le christianisme à des écolières musulmanes ». Une plainte a été déposée par Muhammad Sharif, un musulman, auprès du ministère de l'éducation. Cette plainte contiendrait des accusations qui, selon Sardar Mushtaq Gill, défenseur des droits de l'homme, seraient gravement diffamatoires, et représenteraient un autre cas typique de discrimination et d'abus contre les chrétiens qui officient dans le champ de l'éducation. Quelques mois auparavant, un enseignant catholique nommé directeur d'une école primaire, a été battu et torturé par des enseignants musulmans qui répugnaient à subir l'autorité d'un « infidèle ».
Nigeria: Mercy, une jeune chrétienne de 22 ans, enlevée par Boko Haram et délivrée au bout de cinq semaines, a décrit ce que fut son supplice. En juin 2014, les miliciens islamistes ont pris le contrôle de sa ville qu'ils ont déclaré territoire du Califat islamique. Une centaine de personnes ont été tuées au cours de l'attaque. Mercy a été enlevée à son domicile, au milieu de la nuit. « Tout le monde courait dans les rues pour leur échapper. Mon père et moi avons été séparés, je ne sais pas ce qui lui est arrivé. Je suppose qu'il est mort de la même façon que les autres, et pour les mêmes raisons : il a refusé de renier le Christ ». La jeune fille a été conduite au camp de Boko Haram. "Là, il y avait une cinquantaine d'autres femmes. Parmi elles, j'ai reconnu de nombreuses chrétiennes qui s'étaient converties à l'islam et qui subissaient l'enseignement obligatoire du Coran. Le premier jour, j'ai pleuré sans m'arrêter, priant Dieu comme jamais de me donner du courage ». Le jour suivant, Mercy et d'autres jeunes filles furent rassemblées dans une clairière aux fins d'interrogatoire. Il leur fut demandé de se convertir à l'islam.
« Les quatre autres filles étaient si effrayées qu'elles ont accepté immédiatement. Moi, je les ai supplié de me laisser ma foi, mais en vain. Ils m'ont battu en m'ordonnant de ne plus jamais faire état de mon appartenance chrétienne. Ils ont dit ensuite qu'ils allaient me trouver un mari. Nous avons été conduites à la prière de cinq heures, puis à la madrassa [école islamique]. Ils nous recommandaient constamment de travailler dur à l'ascension de Boko Haram. L'après-midi était consacré aux corvées, comme laver les vêtements des hommes... Tous les jours, je voyais les hommes de Boko Haram tuer des innocents. Les chrétiens capturés qui refusaient d'abjurer étaient immédiatement assassinés. Je voyais s'accomplir sous mes yeux ce que je lisais habituellement dans la Bible, les gens mouraient pour leur foi dans le Christ. Ceux qui, comme moi, ne pouvaient supporter la torture, ont accédé à leur demande ».
Mercy a été « mariée » à un musulman et sans donner d'autres détails, s'est bornée à dire : « chaque jour a été chargé de larmes et de peur du lendemain ».
A propos de ces événements
Dans leur immense majorité, les musulmans ne sont pas impliqués dans les persécutions subies par les chrétiens. Il n'en est pas moins vrai que le champ des maltraitances musulmanes envers les chrétiens s'accroit. Ce texte ; « Persécution des chrétiens par les musulmans » ; n'a rien d'exhaustif, mais il rend compte de la réalité d'un mouvement qui se reproduit mois après mois. Ce texte informe sur ce que les médias échouent à rendre compte.
Nous postulons que de telles persécutions ne sont pas des événements isolés. Elles sont systématiques et se produisent dans toutes les langues, dans tous les lieux et contre toutes les ethnies.
Raymond Ibrahim est l'auteur de Crucified Again: Exposing Islam's New War in Christians (Editions Regnery en cooperation avec Gatestone Institute, Avril 2013).