Au cours du mois du Ramadan 2017, 160 attentats islamiques ont été commis dans 29 pays, tuant 1627 personnes et blessant 1824 autres. Mais le déni du lien entre terrorisme islamique et islam, ainsi que les efforts pour apaiser l'islam autant que possible, se poursuivent à l'identique - en Australie aussi, pays qui expérimente un combiné particulier de charia et de djihad .
Fin mai, l'Association de santé publique d'Australie (PHAA) a invité la Commission mixte des affaires étrangères, de la défense et du commerce du Parlement australien à :
« ... préciser dans son rapport qu'elle désavouait l'idée qu'un lien intrinsèque puisse relier islam et terrorisme ... Le Comité devrait condamner tout élu qui tient des propos stigmatisants (expressément ou implicitement) envers un groupe religieux ou ethnique à des fins politiciennes ».
Michael Moore, directeur de la PHAA, a déclaré qu'aucun lien ne relie intrinsèquement une religion et un acte de terreur :
« Si l'on considère le terrorisme et l'IRA, personne n'a jamais blâmé le christianisme pour les violences commises en Irlande alors que le lien entre violence et religion existait. En fait, le christianisme n'a aucun lien intrinsèque avec le terrorisme ».
Depuis quand les fonctionnaires chargés de la santé sont-ils habilités à se prononcer officiellement sur la théologie musulmane et son lien éventuel avec le terrorisme islamique ?
Le psychiatre musulman Tanveer Ahmed aurait exprimé son désaccord. En juin, invité à apprécier le traitement disproportionné des médias australiens envers « l'islamophobie », il a déclaré :
« De nombreux facteurs contribuent à l'émergence du terrorisme, mais les terroristes islamiques, aussi odieux que soient leurs actes, ne font qu'obéir aux Écritures ».
Chaque fois que les fonctionnaires australiens affirment précipitamment que le terrorisme islamique n'a rien à voir avec l'islam, ils se réfèrent non moins significativement à l'islam ou à la culture islamique pour exonérer les musulmans des délits qu'ils commettent. En avril, un jeune Afghan qui avait plaidé coupable pour huit agressions sexuelles commises sur une plage au Queensland, a été acquitté. La raison de l'acquittement : « Différences culturelles ». Selon le juge, « les filles en bikinis ne cadrent pas avec l'environnement dans lequel l'accusé a grandi ». L'adolescent a été condamné à deux ans avec sursis sans avoir été reconnu coupable de quoi que ce soit.
Egalement en 2014, un délinquant et pédophile récidiviste, Ali Jaffari, a été accusé de tentative d'enlèvement d'enfant. Mais la police australienne a abandonné les poursuites, après qu'un magistrat ait déclaré aux procureurs qu'il lui serait difficile de condamner Jaffari. Selon les médias :
Le magistrat Ron Saines a déclaré que s'il avait à juger le dossier, il aurait un doute raisonnable, étant donné le poids des « différences culturelles », lesquelles amèneraient le rejet de la plainte.
En Australie, les juges estiment que les femmes et les enfants doivent subir sans se plaindre les agressions sexuelles car elles font partie de la « culture islamique » de leurs agresseurs. Dans certaines parties de l'Australie, cette « culture islamique » semble même avoir supplanté l'Etat de droit.
Une récente étude publique sur la violence domestique montre comment dans certaines parties de l'Australie, les valeurs australiennes ont été remplacées par les valeurs islamiques. Selon l'étude, les réfugiés s'affirment reconnaissants de « la paix, de la liberté, des soins de santé et de l'éducation » qu'ils reçoivent en Australie. Mais les droits des femmes et des enfants leur parait être un « point de blocage majeur » :
L'étude menée et financée pendant trois ans par le Conseil australien de la recherche, a conclu : « De nombreux réfugiés considèrent les droits de l'homme, en particulier ceux relatifs aux femmes et aux enfants, comme préjudiciables à leur bonne installation en Australie ».
Certains réfugiés affirment même que « les droits des femmes et des enfants vont à l'encontre des valeurs, des normes et des mœurs culturelles » qui sont celles de leur groupe ethnique.
L'étude appelait à faire preuve de « sensibilité culturelle et de compréhension envers les réfugiés masculins et ...à prendre en considération leurs sentiments de dépossession et leur déception ».
La violence domestique au sein des ménages musulmans est d'ores et déjà un sujet brûlant en Australie. Keysar Trad, ancien président de la Fédération australienne des conseils islamiques, a déclaré à Sky News, en février, qu'un mari en colère peut se soulager sur sa femme « en dernier recours ». En avril, la branche féminine du groupe islamique Hizb Ut-Tahrir a posté sur Facebook une vidéo d'un événement féministe qui a eu lieu à Sydney ; on y voit deux femmes minimiser la portée des violences contre les femmes et même les qualifier de « belle bénédiction ».
L'acclimatation de l'islam en Australie peut prendre d'autres formes. A l'occasion du Ramadan 2017, l'État de Victoria a doté les cellules de détenus musulmans de deux prisons de haute sécurité avec de fours à micro-ondes. Ils ont pu ainsi réchauffer leur nourriture après le coucher du soleil, au moment où ils sont autorisés à rompre le jeune. Cette faveur a suscité un certain trouble chez les détenus non-musulmans.
A Auburn, les nageuses musulmanes se sont vues proposer un bassin particulier protégé des regards masculins par un rideau. Belgravia Leisure, qui exploite l'installation sportive, a déclaré : « le rideau a été installé pour surmonter les barrières culturelles et encourager les femmes musulmanes à utiliser la piscine ». Le directeur général de l'entreprise, Anthony McIntosh, a déclaré qu'il fallait y voir « un geste pour rendre la piscine accessible à tous les groupes culturels».
Rien de ce qui précède ne semble pourtant épuiser les revendications musulmanes. En mars, Anne Aly, première élue musulmane au Parlement australien, a déclaré que les lois sur la discrimination raciale devraient être étendues aux insultes contre la religion. Le Grand Mufti d'Australie, Ibrahim Abu Mohammed, a exprimé un avis similaire.
En juin, le Conseil islamique de Victoria a soumis une requête parlementaire, demandant au gouvernement :
« de créer des espaces sécurisés ou les jeunes musulmans pourraient se rencontrer et discuter librement d'une série de problèmes ; un lieu où ils pourraient s'exprimer franchement et même utiliser des mots qui, dans l'espace public, seraient perçus comme incendiaires ».
En d'autres termes, les musulmans réclament un « espace sûr » financé par le contribuable pour se déchaîner sans entrave contre les Australiens.
Certains musulmans ont décidé de créer eux-mêmes cet « espace sécurisé », à l'abri du reste de la société australienne. À Brisbane, le Collège islamique international australien a prévu une enclave exclusivement musulmane, incluant une mosquée de 1.970 mètres carrés ; un bâtiment résidentiel de trois étages incluant une maison de retraite ; 3 000 mètres carrés d'espace commercial et 120 appartements résidentiels, en plus de nouvelles salles de classe pour 2 000 étudiants ainsi qu'une crèche pour enfants. Le site existant abrite déjà un collège qui va de la maternelle à la 12e année. Tout cela au nom du « multiculturalisme ».
De toute évidence, l'apaisement ne fonctionne pas. Et n'a jamais fonctionné. Pire, il semble avoir l'effet inverse. Voici quelques conséquences récentes des politiques australiennes sur le sujet :
En Avril, un chrétien de Sydney portant une croix a été attaqué par un gang de jeunes musulmans, aux cris de « Allah » et « f ** Jésus ». Ils ont jeté sa croix au sol et l'ont violemment molesté. Selon le pasteur baptiste George Capsis, il s'agit de la quatrième attaque contre un chrétien, à Sydney en six mois.
A l'école Punchbowl Boys de Sydney, l'un des 19 établissements scolaires identifiés comme étant à risque de radicalisation en Nouvelle-Galles du Sud - les élèves musulmans étaient « incités à participer aux prières collectives quotidiennes, aux conférences sur le Coran et même à se faire couper les cheveux par leurs pairs pour se conformer à l'islam ».
Ces 19 établissements scolaires à risque participent aussi à un programme de déradicalisation. Mais le directeur de Punchbowl Boys High School, Chris Griffiths, un converti à l'islam qui depuis a été renvoyé, a refusé d'y participer. Il a expliqué que « les groupes de prière surveillés le mettaient mal à l'aise et que l'école était « stigmatisée ».
Griffiths n'a pas besoin de s'inquiéter. Ces programmes de déradicalisation ne fonctionnent pas très bien. En mars, un adolescent de Sydney inscrit dans un programme de déradicalisation a plaidé coupable d'avoir planifié une attaque terroriste pour la Journée de l'Anzac (qui commémore la sanglante bataille de Gallipoli contre l'armée ottomane) en 2016. L'adolescent a été accusé de s'être mis en quête d'un pistolet pour une attaque qu'il prévoyait de commettre le 25 avril ; puis, sa recherche ayant échoué, il a cherché un tutoriel de fabrication de bombe.
En mars, une enseignante de Punchbowl a démissionné après que des élèves de primaire l'aient menacé de mort, elle et sa famille. Certains avaient menacé de la décapiter :
Elle affirme avoir été maltraitée quand elle a empêché les élèves de suspendre un drapeau syrien dans la salle de classe.
...
Beaucoup d'étudiants ont évoqué les membres de leur famille qui se battent en Syrie et les élèves ont quitté un cours en plein milieu pour aller prier.
Selon les médias, le ministère de l'Éducation de Nouvelle-Galles du Sud a refusé de prendre en considération les plaintes de l'enseignant.
Le Jihad a également fait irruption en Australie au cours du récent Ramadan. Yacqub Khayre, un musulman australien, a pris au mot l'appel lancé par l'Etat islamique d'attaquer les infidèles « jusque dans leurs maisons ». Le 5 juin, dans une résidence services d'un quartier chic de Melbourne, il a pris une femme en otage, tué un homme, puis, a appelé une chaîne de télévision pour revendiquer l'attentat au nom de l'Etat islamique et d'al-Qaïda. Mais la police australienne ne se laisse pas berner facilement : elle a prétendu que le terrorisme était simplement un « axe possible d'enquête ». Khayre, immigré somalien, est pourtant bien connu, des autorités. Il a déjà été acquitté pour une tentative d'attentat contre une base de l'armée à Sydney en 2010 ; et il a purgé diverses peines pour incendie criminel et crimes violents, puis a été libéré sur parole en novembre 2016.
La police enquête sur les lieux d'une attaque terroriste islamiste qui a eu lieu à Melbourne, en Australie, le 6 juin 2017, au lendemain de la mort de l'attaquant par la police. (Photo de Michael Dodge / Getty Images)