L'administration Biden agit comme si elle ne voyait pas qu'elle met en danger Israël et d'autres alliés de longue date des Etats-Unis ; elle fait comme si elle ne voyait pas que derrière l'Iran et les mollahs, la Chine avance. Biden n'a fait aucune distinction entre une démocratie alliée des États-Unis et une organisation terroriste qu'il n'a même pas nommée. Sur la photo: le Président Biden prononce une allocution sur le Moyen-Orient à la Maison Blanche le 20 mai 2021 à Washington, DC. (Photo par Anna Moneymaker / Getty Images) |
10 mai, 18 h 07. Six missiles tirés par le Hamas, milice aux ordres de l'Iran, depuis la bande de Gaza s'élèvent au dessus Israël. Ils deviennent rapidement plus nombreux. La plupart sont détruits par le Dôme de fer, mais pas tous. En une semaine, les missiles tirés seront plus de 3 000. Certains auront fait des morts, des blessés et causé des destructions. L'objectif du Hamas était de saturer les capacités du Dôme de fer et de faire autant de victimes civiles que possible. À cette fin, Tel Aviv a été ciblée la nuit, lorsque les gens dormaient. Sans le Dôme de fer, il y aurait eu des milliers de morts. Le Hamas a commis un crime de guerre et un crime contre l'humanité.
Les attaques du Hamas avaient été précédées par des troubles à Jérusalem et par des agressions contre des Juifs. Une décision d'expulsion d'Arabes qui ne payaient pas le loyer et squattaient des maisons appartenant à des familles juives à Jérusalem avait été prise par la justice israélienne et servi de prétexte à des émeutes. Des incidents violents avaient eu lieu sur le mont du Temple, où des émeutiers arabes avaient crié des slogans islamistes appelant à la mort d'Israël et au bombardement de Tel Aviv.
Au moment même où le Hamas a commencé à tirer ses missiles, des Arabes israéliens dans des villes mixtes judéo-arabes telles que Lod, Jaffa, Acre, Ramla et Nazareth ont attaqué leurs voisins juifs, incendié des synagogues, des maisons, des voitures et des entreprises, et brandi les drapeaux de l'Autorité palestinienne et du Hamas.
Les Forces de défense israéliennes (FDI), ont recouru à des frappes aériennes à Gaza, détruit d'innombrables rampes de lancement de missiles, le système de tunnels souterrains construit par le Hamas pour abriter ses arsenaux et protéger ses terroristes, ainsi que des bâtiments abritant le siège, les bureaux, les médias, les unités de cyber-guerre et les services de renseignement du Hamas. Les frappes israéliennes ont également tué plusieurs hauts dirigeants du Hamas et le chef du Jihad islamique palestinien, l'autre organisation terroriste islamique qui a participé aux attaques.
Le 11 mai, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré que ceux qui attaquaient Israël paieraient "un très lourd tribut". Le 14 mai, il a ajouté qu'Israël devait désormais se battre sur deux fronts: Gaza et Israël. Il a promis de vaincre le Hamas et le Jihad islamique palestinien et de "rétablir la loi et l'ordre dans les villes d'Israël".
Israël a été attaqué par le Hamas dans le passé, et a dejà dû intervenir à Gaza en 2014. Israël avait totalement évacué Gaza en 2005 pour donner aux Palestiniens qui y vivaient l'opportunité d'en faire le "Singapour du Moyen-Orient".
Les Arabes israéliens ont déjà participé à des émeutes; certains Arabes israéliens ont même déjà mené des attaques terroristes.
La sénatrice américaine Marsha Blackburn a tweeté le 11 mai: "Le conflit en Israël n'aurait pas lieu si le Président Trump était au pouvoir". S'il est impossible de savoir ce qui se serait passé si Trump était toujours Président, il est impossible de ne pas noter que des changements brutaux ont eu lieu dans la politique américaine à l'égard d'Israël, du Moyen-Orient, de la Russie et de la Chine depuis que le Président Joe Biden est entré à la Maison Blanche.
L'administration Biden a constamment montré sa volonté de renouer avec l'accord désastreux sur le nucléaire iranien de juillet 2015, qui permet à l'Iran de continuer à enrichir de l'uranium et d'être à même de disposer de toutes les armes nucléaires qu'il souhaite dans quelques années à peine. L'administration Biden semble également vouloir lever les sanctions américaines contre l'Iran, ce qui lui donnera les moyens d'armer à nouveau non seulement le Hamas, mais aussi d'autres organisations à son service dans la région, ainsi le Hezbollah, qui régit maintenant le Liban, le Jihad islamique palestinien et les milices Houthi au Yémen. L'administration Biden ne parle jamais du soutien de l'Iran aux groupes terroristes islamiques qu'il soutient pourtant, ou de la volonté obsessionnelle du régime de détruire Israël.
L'administration Biden rompt ainsi radicalement avec la politique de l'administration Trump: le Président Trump a précisément décidé de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien parce que le régime des mollahs finançait le terrorisme islamique et menaçait constamment Israël, les États-Unis et l'Arabie Saoudite, et exerçait son emprise sur le Liban, la Syrie, la Libye et l'Irak. Les dirigeants iraniens semblent voir que l'administration Biden se place dans une position de faiblesse et est prête à fermer les yeux sur les atrocités les plus horribles que l'Iran peut commettre, que ce soit à l'intérieur ou à l'extérieur de ses frontières.
Le fait que l'administration Biden ait choisi Robert Malley, le négociateur principal de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015, pour mener à nouveau les négociations, fait que les dirigeants iraniens voient davantage encore la position de faiblesse de l'administration Biden. Des négociations sont actuellement en cours à Vienne, en Autriche. La délégation iranienne a refusé de rencontrer la délégation américaine et a déclaré à Mikhail Ulyanov, Représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales, qu'elle n'était "pas encore prête" à rencontrer les Américains.
Il semble que les dirigeants iraniens ont pensé pouvoir fournir au Hamas et au Jihad islamique palestinien des missiles sophistiqués sans risquer une réaction américaine - et ils l'ont fait. L'administration Biden n'a pas réagi. Dans une interview à PBS le 2 avril, Robert Malley, le principal négociateur américain, a annoncé qu'il souhaitait "lever les sanctions qui sont incompatibles avec l'accord", "pour que l'Iran bénéficie des avantages dont il était censé bénéficier". Rien ne montre que l'administration Biden a changé de position sur ce point.
Le 26 janvier, moins d'une semaine après l'investiture de Joe Biden, son administration a déclaré qu'elle travaillerait à "une solution à deux États au conflit israélo-palestinien" et "rétablirait des relations avec les dirigeants palestinien". L'administration Biden n'a pas demandé à l'Autorité palestinienne de rompre avec ses incitations à la violence et son soutien au terrorisme. Cette politique s'écarte elle aussi clairement de celle de l'administration Trump, qui a décidé de fermer la mission de l'OLP à Washington et a déclaré que les États-Unis n'auraient pas de relations avec l'Autorité palestinienne tant qu'elle ne romprait pas complètement avec le terrorisme.
Le 7 avril, un communiqué de presse du département d'État américain a déclaré que l'administration Biden avait décidé de rétablir l '"aide financière américaine aux Palestiniens", sans exiger que l'argent américain ne soit pas utilisé à des fins terroristes - ce qui est également une rupture claire avec la politique de l'administration Trump. En outre, le Président Biden a attendu un mois avant d'appeler le Premier ministre israélien Netanyahu, un retard largement interprété comme un signe que la nouvelle administration voulait prendre ses distances envers Israël. La nomination au poste de sous-secrétaire adjoint aux affaires israélo-palestiniennes de Hady Amr, un homme qui a accusé Israël de "nettoyage ethnique" et "d'apartheid", et s'est dit "inspiré par l'Intifada", semble confirmer que la L'administration Biden ne sera pas particulièrement "pro-israélienne".
Semaine après semaine en avril et pendant la première semaine de mai, les discours du Hamas dans la bande de Gaza sont devenus plus virulents, les dirigeants de l'Autorité palestinienne ont eux-mêmes prononcé des discours virulents sans sembler craindre des remarques négatives venant des Etats-Unis.
Le 29 avril, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, deésormais dans la seizième année de son mandat de quatre ans, a décidé de reporter les élections parlementaires palestiniennes qui étaient prévues pour fin mai, très probablement par crainte d'une victoire du Hamas. Les dirigeants du Hamas ont pensé qu'ils pouvaient lancer une attaque contre Israël: ils avaient des armes, le soutien de l'Iran et pouvaient supposer que les États-Unis réagiraient à peine. Ils n'avaient pas tort.
"Israël", a déclaré le 13 mai le Président Biden, "a le droit de se défendre lorsque des milliers de roquettes survolent son territoire". Il n'a pas explicitement condamné l'attaque du Hamas, ni même dit que le Hamas avait commis un crime de guerre.
"Les Palestiniens et les Israéliens" a fait remarquer Biden le 16 mai, "méritent de vivre dans la sûreté et la sécurité et de jouir les uns comme les autres de liberté, de prospérité et de démocratie, et mon administration continuera à inciter les Palestiniens et les Israéliens et nos autres partenaires régionaux à aller vers un calme durable".
Biden a ainsi placé Israël et les "Palestiniens" sur un pied d'égalité. Il n'a fait aucune distinction entre un allié démocratique des États-Unis et une organisation terroriste qu'il n'a même pas nommée. Il a parlé comme s'il ne savait pas que le calme avait été rompu par une organisation terroriste et par personne d'autre, et que ce qui empêche les Palestiniens de jouir de la liberté, de la prospérité et de la démocratie, est précisément qu'ils sont régis par des gens qui soutiennent et pratiquent le terrorisme.
Les commentateurs israéliens semblent penser que la rhétorique incendiaire utilisée par le Hamas et les dirigeants de l'Autorité palestinienne - ajoutée au sentiment qu'Israël ne jouit plus d'un fort soutien américain - a conduit certains Arabes israéliens à montrer ouvertement leur haine pour Israël et les Juifs.
Le gouvernement israélien ne peut pas se permettre de critiquer le Président Biden, mais il peut voir que ce dernier ne fait pas montre d'un soutien sans ambigüité à Israël. Il n' a pas menacé de suspendre le financement qu'il a promis aux Palestiniens si les tirs sur Israël se poursuivaient. Il n'a pas menacé de remettre en question la réouverture d'un bureau de l'Autorité Palestinienne à Washington DC. Plus inquiétant encore: alors que le Hamas armé par l'Iran, envoyait des milliers de missiles dans un pays de la taille du New Jersey, les États-Unis étaient menaient des pourparlers à Vienne pour parler d'arrangements avec l'Iran qui lui permettront de disposer d'argent et d'acheter plus d'armes qui pourront être utilisées contre Israël.
En outre, le gouvernement israélien a noté que le secrétaire adjoint adjoint de l'administration Biden aux affaires israéliennes et palestiniennes au département d'État américain, Hady Amr, a rencontré à Ramallah le Premier ministre de l'Autorité palestinienne Muhammad Ishtayya aux fins de négocier l'utilisation de l'aide financière américaine à l'AP, cela pendant qu'Israël était sous les tirs de missiles. Ishtayya a dit, en en présence de Hady Amr, qu'Israël menait une "agression dans la bande de Gaza" et pratiquait une "politique de nettoyage ethnique". Hady Amr est resté silencieux.
L'administration Biden semble toujours vouloir lever les sanctions contre le régime iranien, bien que ce soient des armes conçues et financées par l'Iran qui ont été utilisées contre Israël, et bien que les dirigeants iraniens félicitent le Hamas pour l'attaque lancée contre Israël.
L'administration Biden a récemment retiré les milices Houthi - qui mènent une guerre pour l'Iran contre l'Arabie saoudite - de la liste des organisations terroristes. Quelques semaines plus tard, les Houthis ont attaqué une installation pétrolière saoudienne et un système antimissile Patriot en territoire saoudien. Les États-Unis n'ont pas réagi.
L'administration Biden a, par contre, imposé un gel des ventes d'armes américaines à l'Arabie saoudite et décidé de rompre toute relation avec le prince héritier Mohamed ben Salmane, populairement connu sous le nom de MBS, et semble-t-il pour déstabiliser le prince, l'administration américaine a publié un rapport l'accusant d'être responsable de l'assassinat du journaliste anti-saoudien Jamal Khashoggi, sans préciser que Khashoggi était un agent des Frères musulmans, un ennemi juré de la Maison des Saoud.
Le gouvernement israélien a compris qu'il devait faire payer au Hamas un prix élevé aux fins que les dirigeants de celui-ci réfléchissent longuement avant de lancer à nouveau une attaque contre Israël, et jusqu'au cessez-le-feu, il l'a fait.
Le Président Biden a déclaré que les États-Unis fourniraient un soutien humanitaire à Gaza, "en partenariat total avec l'Autorité palestinienne ... d'une manière qui ne permettrait pas au Hamas de simplement reconstituer son arsenal militaire". Il n'a pas expliqué ce que les États-Unis pourraient faire pour empêcher le Hamas de stocker à nouveau des armes. Il a assuré au Premier ministre Netanyahu son "plein soutien pour reconstituer le Dôme de fer israélien".
Le Ministre israélien de la Défense, Benny Gantz, a déclaré que les Forces de défense israéliennes "ont obtenu un succès militaire sans précédent par son ampleur, sa précision et son importance stratégique dans la lutte contre les organisations terroristes à Gaza. "
"[D] ans la guerre et le conflit", a écrit l'historien Daniel Pipes, "un côté gagne et un côté perd ... Israël doit faire ce que toutes les nations ... font pour remporter la victoire: vaincre son ennemi ... "L'infrastructure de missiles du Hamas à Gaza, a-t-il dit, doit être" complètement détruite ".
Les dirigeants israéliens le savent, et il faut souhaiter que les dégâts infligés à l'infrastructure militaire du Hamas sont suffisamment importants pour qu'Israël ne soit pas confronté au risque d'une attaque majeure dans les années à venir.
Un article récent de Michael Doran et Tony Badran publié par le magazine Tablet explique pourquoi Israël doit être vigilant et rester prêt à agir de manière décisive. Un projet conçu sous la présidence d'Obama et visant à "créer un nouvel ordre au Moyen-Orient" semble être à l'étude. Ce projet conduirait les Etats-Unis à placer les intérêts de l'Iran au-dessus de ceux de leurs alliés au Moyen-Orient, ce qui conduirait à l'hégémonie régionale de l'Iran. Ce projet impliquerait d'éroder les accords d'Abraham, et de pousser l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis à conclure un accord avec l'Iran, et il conduirait à "forcer Israël à adopter une posture plus passive face à la montée en puissance de l'Iran". Est-ce ce projet que l'administration Biden est en train de mettre en œuvre?
Sentant que les États-Unis cherchent à déstabiliser le royaume saoudien et le déstabiliser lui, le prince héritier saoudien Mohamed ben Salmane a déclaré en avril: "Nous cherchons à avoir de bonnes relations avec l'Iran. Nous voulons voir un Iran prospère. Nous travaillons avec nos partenaires dans la région aux fins de surmonter nos différends avec l'Iran. " Il s'est ensuite rendu à Bagdad, en Irak, pour rencontrer des diplomates iraniens.
L'administration Biden agit comme si elle ne voyait pas qu'elle met en danger Israël et d'autres alliés de longue date des Etats-Unis ; elle fait comme si elle ne voyait pas que derrière l'Iran et les mollahs, la Chine avance. La Chine et l'Iran viennent de signer un "partenariat stratégique" de 25 ans qui permettra au régime des mollahs de recevoir des centaines de millions de dollars, l'aidera à intensifier son programme nucléaire et conduira vraisemblablement à une plus grande coopération militaire entre Chine et Iran.
La journaliste Melanie Phillips demande:
"Biden pourrait-il transformer l'Amérique en un ennemi d'Israël? ... L'hostilité d'Obama envers Israël et sa volonté de renforcer l'Iran ont fait de ses deux mandats un cauchemar pour l'État juif. Mais si les choses se poursuivent dans une direction négative, il faudra du génie stratégique aux dirigeants d'Israël pour se confronter au troisième mandat d'Obama et assurer la sécurité de leur peuple ".
L'administration Biden est-elle sur le point d'abraser et remettre en cause le statut des États-Unis et l'existence du monde libre aux fins de laisser se mettre en place un nouvel ordre mondial radical et monstrueux?