Quelque chose ne va plus avec les médias – et ce, à l'échelle internationale.
En Grande-Bretagne, les médias ont été incapables de prêter l'oreille aux Britanniques qui réclamaient un « Brexit ». Aux Etats-Unis, ils ont refusé de prêter l'oreille aux Américains qui ont opté Trump. Et en France, ils ont été incapables de prédire la victoire « inattendue » de François Fillon, vainqueur haut la main des primaires de la droite.
En Angleterre et aux Etats Unis, les médias et les journalistes ont stigmatisé et porté des jugements de valeur sur la majorité de la population - ceux qui voulaient Brexit, ou Trump – au point de les traiter parfois, d'idiots et de racistes.
La crédibilité des médias est aujourd'hui en question : les journalistes ont-ils encore pour fonction de décrire le monde tel qu'il est? Et si oui, comment ont-ils pu se tromper aussi massivement et presque sans exception sur des enjeux électoraux aussi importants ? La question corollaire qui suit : les médias jouent-ils un autre jeu que celui pour lequel ils sont payés ? Si oui, lequel ? Et pourquoi ?
Elaborer une réponse, nécessite de comprendre comment les médias fonctionnent. Pour cela, il faut tout d'abord, abandonner les théories du complot. De nombreux « experts » expliquent le manque de diversité de l'information – ou son orientation unilatérale - par la concentration capitalistique du secteur. Cette explication est généralement insuffisante. Les propriétaires de médias entendent certes monétiser des contenus, mais ne se soucient guère du contenu. Ils confient à des professionnels le soin d'élaborer ces contenus susceptibles de générer de l'audience, la plus large possible. Ce que le philosophe Marcel Gauchet expliquait ainsi :
« à la manière de l'adage qui dit que « l'argent n'a pas d'odeur », on pourrait ajouter que l'audience n'a pas de contenu. A l'intérieur de la sphère médiatique, l'autonomie professionnelle des journalistes ne dérange en rien les intérêts des gens qui détiennent le capital, hors quelques consignes purement personnelles et parfaitement marginales. »
Comment expliquer, à une époque de multiplication des supports d'information, l'uniformisation de cette même information ?
La Peur : les journalistes vivent dans la crainte quotidienne de n'être pas « assez bons ». Dans ce milieu très concurrentiel, la reconnaissance professionnelle va aux apporteurs de scoops, aux porteurs d'informations exclusives et sensationnelles. Pour qu'un journaliste voit sa signature s'afficher en Une de son propre journal, pour qu'il fasse l'ouverture du journal télévisé, il doit être porteur du « scoop qui tue » – l'info qui tue toutes les autres au point que les autres médias n'auront pas d'autre choix que de la copier et coller.
Si vous n'êtes pas ce type de journaliste - si vous êtes intéressé par la nuance par exemple -, vous n'existez pas à la télévision, et dans la presse quotidienne votre signature est reléguée aux pages intérieures d'un journal, en bas de page de préférence.
Les bons journalistes sont porteurs de « scoops qui tuent » et les scoops qui tuent donnent le ton. Une fois la tendance ainsi créée – Trump a été élu grâce à l'aide de Poutine par exemple - inutile d'écrire quelque chose de différent. Le seul choix laissé aux autres journalistes est de rejoindre la meute et de prouver que le résultat électoral a été manipulé plus encore qu'on ne le croyait.
Dans un monde où les consommateurs d'informations sont dispersés entre l'Internet, les réseaux sociaux, les journaux, la radio et la télévision, le « bon » journaliste, reconnu comme tel par ses pairs, est celui qui saura rassembler tous ces publics autour du scoop qui tue. Plus les supports d'information sont diversifiés, plus les journalistes sont en concurrence, plus ils chercheront à unifier médias et publics sur une information unique, la leur. Dans cette logique de meute, il ne peut y avoir qu'une information par jour - répétée et réimprimée à l'infini.
Il est ainsi possible d'élaborer une « loi » : plus la concurrence entre les journalistes est vive et pus les supports de presse sont nombreux et diversifiés, plus l'information sera homogène. La compétition ne contribue pas à la diversité de l'information ni à la liberté du lecteur. La compétition se joue en réalité sur le « deadline » : chaque journaliste n'a et ne doit avoir qu'une seule mission : ramener l'information qui tue avant les autres, pour condamner confrères et concurrents à la reprendre.
Emotion : Savez-vous pourquoi Google investit des centaines de millions de dollars dans la voiture sans chauffeur ? Pas pour accroitre la sécurité des passagers, ni pour faciliter la conduite. Leur seul but est de libérer de l'attention. Il est en effet stupide que des centaines de millions de gens passent des heures à surveiller la chaussée, alors qu'ils pourraient surfer sur Internet. Tel est le but de la prochaine révolution technologique : libérer du temps. Si les voitures et les camions peuvent se conduire tout seuls, alors le temps disponible des conducteurs pour consommer de l'information, acheter en ligne, se divertir et absorber de la publicité est démultiplié.
Google et Facebook et des dizaines de chaînes de télévision et de journaux sont en concurrence pour capter notre temps disponible, ce temps qui n'est pas consacré au travail, à la famille et à la conduite automobile. Le jeu est à somme nulle, chaque seconde sur Facebook est volée aux livres, aux journaux et à la télévision.
Cette concurrence féroce pour capter notre attention a changé de façon spectaculaire la façon dont l'information est produite, à la télévision, puis dans les journaux.
Règle 1 : Plus l'information télévisée est à forte teneur émotionnelle, plus vous faites d'audience. Transposé à la presse, la règle se transforme légèrement : plus l'information se teinte de sensationnel, plus elle est considérée comme pertinente. Sensationnel ici signifie une stratégie marketing ou le choix d'une manchette « grand public », la taille de caractère et la mise en page sont susceptibles de susciter l'attention et l'émotion pour déclencher un geste d'achat.
Pierre Le Coz, philosophe du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) explique :
« Nous sommes pris dans une logique d'emballement que la révolution numérique en cours contribue à amplifier. Le gouvernement des émotions, c'est l'avènement d'une société en proie à ce que j'appelle la « captation émotionnelle » : un phénomène de stimulation sensorielle continue – visuelle, sonore –, qui mobilise nos affects au détriment de notre réflexion ».
Règle 2 : Pour la télévision et la presse, cette « capture émotionnelle » a induit une autre règle : l'information qui compte n'est pas celle qui importe au lecteur, mais celle qui peut attirer l'attention du plus grand nombre de lecteurs.
Il y a plus de dix ans de cela, le philosophe Marcel Gauchet, en donnait un exemple :
« les unes des journaux... s'alignent sur la logique des grands médias. Il y a une hiérarchisation de l'information qui n'est pas forcément la même que celle de la télévision, mais qui obéit au même principe. Si l'on prend l'exemple du journal Le Monde, ses unes sont du même style que celles de la télé. Cela ne veut pas dire que ce sont les mêmes sujets qui sont traités, mais la façon de faire est du même ordre. Je prends une célèbre une qui me concernait - ce n'est pas narcissique mais elle est typique ! Vous aviez une petite colonne sur un attentat à Jérusalem. En revanche « les nouveaux réactionnaires » occupaient majestueusement la place centrale. Un attentat à Jérusalem, c'est la routine ! C'est important, mais on s'est habitué. »
Obsession de l'immédiateté
Cette traque de l'attention a été accélérée par immédiateté de l'internet. Frédéric Filloux, l'un des observateurs les plus perspicaces des médias, a expliqué dans sa chronique hebdomadaire, The Monday Note, l ' « obsession de l'immédiateté » sur le web.
Il y a dix ans, la nouvelle génération d'éditeurs numériques a commencé à changer le rythme du cycle de nouvelles. La vitesse et la réactivité sont devenues la norme. La peur de l'obsolescence, et la crainte de perdre des annonceurs et des lecteurs, ont incité les médias existants à sauter dans le train.
Leur crainte de devenir des laissés pour compte a amplifié une double erreur de gestion :
A la rédaction, personne n'a compris que l'obsession du nombre de clics (nombre de pages vues) pourrait s'avérer incompatible avec la production d'information à forte valeur ajoutée.
Côté management, les gestionnaires ont agité d'« éloquents » fichiers Excel, qui ont démontré à tout le monde que la machine à produire du nombre de pages vues produisait également des recettes publicitaires. Ils ont été confortés dans cette démarche par les équipes de vente qui ont trouvé beaucoup plus facile de vendre un nombre de « vu » - quelle que soit la part de cerveau attaché à l'œil, que d'exiger des prix plus élevés pour une information de qualité. Au lieu de penser en termes de renforcement de la qualité sur le long terme, la communauté publicitaire s'est embrasée à l'idée simpliste de valoriser le trafic plus que le lectorat. Cela est avéré être un choix malheureux pour les vendeurs d'espace publicitaire comme pour les acheteurs : ils ont réalisé (trop tard) qu'un pool d'ordinateurs était plus efficace pour la vente et l'optimisation de l'espace publicitaire que des vendeurs d'espace travaillant à l'ancienne. »
Argent/notoriété
Pour être le premier à publier la même information que le voisin, il n'est pas nécessaire de sortir major de Polytechnique. De jeunes ambitieux prêts à accepter un bas salaire pour un travail hyperconcurrentiel suffisent si on leur fait miroiter en prime, l'espoir de devenir une star de leur profession. Le monde des médias est comme Hollywood : beaucoup d'appelés, peu d'élus. Mais il y a un prix à payer : comme ils sont jeunes, pas très cultivés et de moins en moins regardants sur les questions éthiques, leur souci d'évaluer l'information est un critère du bas de l'échelle. En matière d'information, l'intelligence ne paie pas.
Pouvoir
La peur, l'émotion, le sensationnalisme, l'obsession de l'immédiateté et les bas salaires suffisent-ils à expliquer pourquoi les journalistes ont manqué le Brexit, Trump, l'élection de Fillon (les enjeux de la bataille d'Alep etc ?
Oui. Mais pas seulement. Leur aveuglement tient également à la relation qu'ils entretiennent avec le pouvoir. Etre journaliste c'est traiter exclusivement avec le pouvoir. C'est-à-dire suivre des personnes en position de décider sur le secteur qui est le leur (politique, économique, sportif, culturel...). Une phrase du président, la fusion de deux sociétés multinationales, la police qui enquête sur un assassinat, le dernier film de Hollywood, le dernier livre best-seller ... et les journalistes sont trop occupés avec ces événements et leurs conséquences politiques, économiques, sociétales... pour avoir le temps et même l'imagination de s'intéresser à autre chose, etc. Et jour après jour, ils sont aux prises avec les mêmes événements.
Dans ce système, les médias ne témoignent pas d'intérêt aux personnes dénuées de pouvoir, moins visibles ; les chômeurs ne sont qu'un chiffre statistique, la désertification des zones rurales un concept abstrait. Les seules personnes qui comptent sont celles qui sont concentrées dans les grandes villes. Le pouvoir est dans les grandes villes et les médias aussi. La pauvreté peut certes faire un titre lorsque les statistiques officielles sont rendues publiques, mais qui se soucie du vote des pauvres et des chômeurs ? Les déshérités et les laissés-pour-compte ne sont pas en mesure de changer le cours de l'histoire, sauf s'ils utilisent des armes à feu ou trouvent un chef de file pour les organiser. Ce n'est qu'en cas de révolte qu'ils deviennent un élément de pouvoir ; sinon, ils restent invisibles, en dessous du radar médiatique.
Le problème surgit quand cette partie « invisible » de la population devient majoritaire, et que cette majorité fait dissidence. Même si cette dissidence ne se traduit pas de façon violente, son vote fait alors l'effet d'une bombe: Personne n'a anticipé ! Personne n'aurait pu le prévoir !
Perception
En Allemagne, en France, ne Grande-Bretagne, aux États-Unis et dans toutes les grandes économies, la mondialisation a produit les mêmes effets. Le pays a été divisé en deux : un réseau de grandes villes riches mondialisées a progressivement pris le pas sur des territoires ruraux appauvris, et des milliers de bourgs et petites villes désindustrialisées. Le géographe français, Eric Guilluy, a publié de nombreux livres sur les effets négatifs de la mondialisation. Dans un entretien accordé au magazine Le Point, il dit :
C'est « l'Amérique périphérique » qui a voté Trump, celle des territoires désindustrialisés et ruraux qui est aussi celle des ouvriers, employés, travailleurs indépendants ou paysans. Ceux qui étaient hier au cœur de la machine économique en sont aujourd'hui bannis. Le parallèle avec la situation américaine existe aussi sur le plan culturel, nous avons adopté un modèle économique mondialisé. Fort logiquement, nous devons affronter les conséquences de ce modèle économique mondialisé : l'ouvrier – hier à gauche –, le paysan – hier à droite –, l'employé – à gauche et à droite – ont aujourd'hui une perception commune des effets de la mondialisation et rompent avec ceux qui n'ont pas su les protéger. La France est en train de devenir une société américaine, il n'y a aucune raison pour que l'on échappe aux effets indésirables du modèle.
Selon Guilluy, le réseau des grandes villes riches a relégué les Blancs pauvres aux marges territoriales de la société. Mais paradoxalement, ce même réseau de grandes villes a parfaitement intégré des millions de migrants qui ont accepté des emplois sous qualifiés et de mauvaises conditions de logement. Néanmoins, ces mêmes migrants ont trouvé dans les grandes villes des pistes de promotion sociale (travail et logement) qui n'étaient pas offertes aux travailleurs blancs. Coincés dans les petites villes, ces derniers ont dû affronter la fermeture du seul employeur local, incapable de résister à la concurrence déloyale des produits chinois. Ils étaient également prisonniers d'un crédit immobilier sur une propriété en voie de dépréciation, faute de demande. Selon Guilluy, les ghettos qui se sont formés dans les territoires abandonnés par la mondialisation ne ressemblent pas à l'image qu'on se fait habituellement des ghettos. Ils sont pourtant plus surement des lieux d'enferment quand l'immobilier se déprécie et que les entreprises ferment.
Les médias ont découvert les Blancs pauvres avec le Brexit et Trump. Auparavant, leur perception de la relégation se réduisait aux pauvres qu'ils avaient sous leurs yeux : les immigrants. Guilluy ajoute :
Oui, la perception que des catégories dominantes – journalistes en tête – ont des classes populaires se réduit à leur champ de vision immédiat. Je m'explique : ce qui reste aujourd'hui de classes populaires dans les grandes métropoles sont les classes populaires immigrées qui vivent dans les banlieues c'est-à-dire les minorités : en France elles sont issues de l'immigration maghrébine et africaine, aux États-Unis plutôt blacks et latinos. Les classes supérieures, qui sont les seules à pouvoir vivre au cœur des grandes métropoles, là où se concentrent aussi les minorités, n'ont comme perception du pauvre que ces quartiers ethnicisés, les ghettos et banlieues... Tout le reste a disparu des représentations. Aujourd'hui, 59 % des ménages pauvres, 60 % des chômeurs et 66 % des classes populaires vivent dans la « France périphérique », celle des petites villes, des villes moyennes et des espaces ruraux.
En d'autres termes, dans les pays mondialisés, les pauvres « de couleur » ont remplacé les Blancs pauvres. Ils les ont remplacés, non seulement dans la structure économique, mais aussi en termes de représentation : les seuls « vrais » pauvres, les seuls qui requièrent aide, soutien et attention sont des immigrants de couleur. Pour les médias, les autres pauvres - en particulier les Blancs – n'existent pas. Ils se voient même privés du droit de protester en raison de la couleur de leur peau, laquelle les aurait « privilégié ».
Mais, quand la colère monte dans les « zones périphériques » contre l'immigration incontrôlée par exemple, les médias changent de régime et deviennent une machine à culpabiliser les Blancs, à les accuser d'être des racistes. Cela fait vingt ans que le phénomène dure en France à propos du vote Front National et l'élection de Donald Trump en a fourni des exemples plus récents encore :
- Time magazine: Donald Trump: The Revenge of the White Man,( la revanche de l'homme blanc)
- Washington Post: The revenge of working-class whites ; (la revanche des travailleurs blancs
- The Guardian: Trump's angry white men (la colère de l'homme blanc)
Guilluy ajoute :
« Faire passer les classes moyennes et populaires pour « réactionnaires », « fascisées », « pétainisées » est très pratique. Cela permet d'éviter de se poser des questions cruciales. Lorsque l'on diagnostique quelqu'un comme fasciste, la priorité devient de le rééduquer, pas de s'interroger sur l'organisation économique du territoire où il vit. L'antifascisme est une arme de classe. Pasolini expliquait déjà dans ses Écrits corsaires que depuis que la gauche a adopté l'économie de marché, il ne lui reste qu'une chose à faire pour garder sa posture de gauche : lutter contre un fascisme qui n'existe pas. C'est exactement ce qui est en train de se passer ».
Conclusion ? La relève médiatique a commencé.
Le Brexit, Trump ou le référendum anti-Renzi en Italie, ont représenté une victoire pour des millions de citoyens des classes populaires contre les « élites » comme il est coutume de les appeler aujourd'hui. Mais cette victoire était également celle de millions de personnes totalement déconnectées des médias grand public, libérées du « politiquement correct. Le futur président américain Donald Trump a si bien compris cette déconnexion de ses électeurs qu'il n'a même pas tenu une conférence de presse depuis sa victoire, déclarant à la presse sans le dire qu'il n'a pas besoin d'elle. Même pendant la campagne, Trump a très peu parlé aux médias, devenant lui-même un média avec les milliers de tweets qu'il expédiait chaque jour à la cantonade, obligeant les grands médias à les reprendre et amplifier ses paroles.
Christiane Amanpour, présentatrice vedette de la chaîne CNN, a déclaré : « Nous sommes confrontés à une crise existentielle. La pertinence et l'utilité même de notre profession sont menacées.»
Arthur Sulzberger, propriétaire du New York Times, a vite compris que les empires - et notamment le sien – sont mortels. Le lendemain de l'élection de Trump, il a admis que son journal avait échoué à rendre compte de l'irrésistible ascension électorale de Trump :
« Après une élection aussi erratique et imprévisible, d'inévitables questions surgissent : L'anticonformisme de Donald Trump nous a-t-il conduit, nous et d'autres organes de presse, à sous-estimer le soutien dont il jouissait au sein de l'électorat américain ? »
Sulzberger a également lancé un vibrant appel à la « loyauté » des abonnés du New York Times - sans doute parce que des milliers de lecteurs ont brusquement annulé le leur. La désaffection à l'égard de médias jugés trompeurs est en croissance, et de moins en moins de gens sont prêts à payer pour de la propagande, notamment quand les faits sur le terrain sont si visiblement en contradiction avec la réalité.
La démocratie dépend pour sa survie que les journalistes fassent correctement le travail pour lequel ils sont payés : rapporter des faits aussi précis que possible, sans stigmatiser les personnes qui ne leur ressemblent pas. Il n'est pas du « noble » devoir des journalistes d'empêcher les évènements de se produire. Il leur suffit de rapporter les faits, de proposer une analyse, et de laisser les lecteurs se fabriquer une opinion par eux-mêmes.
Des centaines de nouveaux medias ont fait leur apparition sur Internet. La relève est déjà là.
Yves Mamou, est basé en France, il a travaillé pendant plus de vingt ans pour le journal Le Monde. Il est aujourd'hui à la retraite et continue son activité en free lance.