À Bagneux, en France, le 1er novembre 2017, une plaque commémorative placée en mémoire d'Ilan Halimi, un jeune Juif assassiné en 2006 par le « gang de barbares », a été détruite et couverte de graffitis. Lorsque quelques jours plus tard, une autre plaque l'a remplacé, le gouvernement français a publié une déclaration que « la haine ne gagnera pas ».
De nombreux signes indiquent néanmoins que la haine a déjà gagné, et que la France est malade. Ces signes étaient déjà évidents il y a une dizaine d'années, ils le sont plus encore aujourd'hui. L'aveuglement volontaire a empêché qu'ils soient pris en compte.
Ilan Halimi a été enlevé en janvier 2006, puis sauvagement torturé pendant trois semaines. Il a été abandonné, agonisant, sur le bord d'une route ; il est mort quelques heures plus tard.
La plupart des ravisseurs, qui ont été arrêtés quelques jours après le meurtre, étaient musulmans. Ils ont immédiatement avoué. Ils ont dit qu'ils avaient choisi Halimi parce qu'il était juif et parce qu'ils pensaient que « tous les Juifs ont de l'argent ». Certains ont ajouté que les Juifs « méritent de souffrir ».
Ils ont été jugés à huis clos. Leur chef, Youssouf Fofana, a craché sa bile contre les Juifs et crié avec véhémence le nom d'Allah pendant tout le procès, si bien que la cour n'a pu cacher qu'il était un antisémite musulman. Il a été condamné à la prison « à vie » - ce qui en France signifie 18 à 20 ans d'incarcération. S'il n'avait pas agressé ses gardes pendant son emprisonnement, il aurait déjà été libéré. Les autres membres de la bande, décrits par le procureur d'une manière édulcorée comme des « voyous à la recherche d'argent facile », ont été plus silencieux pendant le procès, et se sont vus infliger des peines relativement légères. Aujourd'hui, presque tous sont libres.
Des livres ont accentué l'édulcoration, et décrit le crime comme un « signe d'avidité » chez des « jeunes peu éduqués ».
En 2014, le réalisateur Alexandre Arcady a réalisé un film - 24 jours: la vraie histoire de l'Affaire Ilan Halimi - pour attirer l'attention sur ce qu'il percevait comme un danger croissant pour les Juifs et pour les Français en général. Le film a été un échec; presque personne ne lui a prêté attention, malgré des meurtres récents tout aussi atroces.
Le 19 mars 2012, à Toulouse, un Musulman de 23 ans, Mohammed Merah, est entré dans la cour d'une école juive et a assassiné trois enfants et le père de deux d'entre eux. Il avait déjà tué des soldats français, mais faire exploser la tête d'enfants à bout portant a été un acte d'une horreur absolue. Trois jours plus tard, assiégé dans son appartement, après avoir expliqué pendant des heures à un négociateur pourquoi il avait choisi des enfants juifs, Merah a lancé une dernière attaque et a été criblé de balles par la police. Il est instantanément devenu un héros dans toutes les banlieues musulmanes françaises; la dimension antisémite de son acte n'a fait que contribuer à sa renommée.
Pendant plusieurs mois, son nom est devenu un cri de ralliement pour nombre de jeunes Musulmans. La presse l'a décrit comme un « loup solitaire » et un « enfant perdu ».
Lorsque des preuves ont montré que son frère, Abdelkader, un islamiste, avait entraîné Mohammed et l'avait sans doute aidé à préparer ses crimes, il a été arrêté.
Le procès d'Abdelkader, le mois dernier, a été aussi hideux que celui du « gang des barbares », peut-être même plus hideux. Abdelkader n'a pas perdu son sang-froid. Il n'a exprimé aucun regret. Il a calmement expliqué que le djihad est un devoir sacré pour chaque musulman, qu'il pensait que son frère était « au paradis », et quel est le statut des Juifs dans le Coran. La mère de Mohammed et d'Abdelkader, Zoulikha Aziri, a témoigné qu'ils étaient de « bons fils ». Hors du tribunal, elle a dit qu' « Allah ordonne aux musulmans de tuer les Juifs ». L'avocat d'Abdelkader a déclaré que celui-ci n'était coupable de rien, qu'il était juste un musulman pieux « pratiquant sa religion », et que lui-même considérait comme un « honneur » de défendre son client.
Abdelkader a été condamné à vingt ans de prison. S'il ne fait pas appel, et s'il n'est pas violent, il sera libéré dans huit ans. En prison, il pourra continuer à faire ce qu'il faisait auparavant: du prosélytisme ; et il pourra répéter ce qu'il a dit au tribunal au sujet du djihad. Quand il sera libéré, il continuera. Il ne sera probablement pas arrêté à nouveau.
Sa mère peut d'ores et déjà répéter qu'Allah ordonne aux Musulmans de tuer les Juifs: le commandement est, pense-t-elle, une partie intégrante de sa foi. Elle ne sera pas accusée d'incitation au meurtre. Des centaines de milliers d'hommes et de femmes disent ouvertement ce qu'elle dit.
Il y a des milliers d'Abdelkader Merah en France. Certains sont en prison, d'autres sont libres. Non seulement 70% des gens emprisonnés en France sont musulmans, mais les prisons sont aujourd'hui les principaux centres de recrutement de djihadistes sur le sol français.
Des appels au djihad sont énoncés dans de nombreuses mosquées dans tout le pays, chaque semaine. Un livre récent, Partition, répertorie 150 d'entre elles.
L'incitation à tuer des Juifs est fréquente dans les presque 600 zones de non droit françaises. Des tracts disant « si vous rencontrez un Juif, tuez-le », ont été récemment distribués dans la banlieue parisienne, près de lieux où se déroulent les prières de rue. Les cris « Mort aux juifs » et « Egorgez les Juifs » ont été entendus dans des manifestations. Des synagogues ont été attaquées à Paris, Sarcelles et Marseille.
Au cours des cinq années qui ont suivi les meurtres commis par Mohammed Merah, des Musulmans français ont attaqué des Juifs.
Le 24 mai 2014, Medhi Nemmouche, un homme récemment revenu de Syrie, a ouvert le feu au Musée juif de Bruxelles et abattu quatre personnes. Le 9 janvier 2015, Amedy Coulibaly, un petit voyou qui avait prêté allégeance à l'État islamique, est entré dans une épicerie cacher, a pris en otage 19 personnes et en a tué quatre.
Récemment, le 4 avril 2017, une femme médecin juive à la retraite, Sarah Halimi, a été violemment brutalisée pendant une heure, puis jetée du balcon de son appartement. Son meurtrier, Kada Traoré a crié « Allahou Akbar ». Il a été considéré « malade mental » et envoyé dans un asile psychiatrique.
Deux attentats islamiques ont fait de nombreuses victimes: l'un le 13 novembre 2015 à Paris et Saint-Denis (130 morts), et l'autre le 14 juillet 2016 sur la Promenade des Anglais à Nice (86 morts). Un prêtre, le père Jacques Hamel a été assassiné pendant qu'il disait la messe. Un chef d'entreprise a été décapité par un de ses employés. Un policier a été abattu sur les Champs-Élysées. Cela ne cesse pas.
Le 1er octobre 2017, deux jeunes femmes ont été tuées devant la gare centrale de Marseille.
Le massacre de la plupart des journalistes et rédacteurs du magazine satirique Charlie Hebdo le 7 janvier 2015 (12 morts) a conduit, trois jours plus tard, à une grande manifestation à Paris, mais l'indifférence a été rapidement de retour.
En France, depuis 2012, plus de 250 personnes ont été tuées par le terrorisme islamique, davantage que dans tous les autres pays européens réunis. Aucun autre pays d'Europe n'a connu autant d'attaques contre les Juifs. La France est un pays où les Juifs sont assassinés désormais parce qu'ils sont juifs.
Chaque année, les Juifs fuient la France par milliers. Ceux qui n'émigrent pas se déplacent vers les villes et les quartiers où ils espèrent pouvoir survivre sans risquer d'agression.
Beaucoup de non-Juifs vivent dans la peur et gardent le silence.
Le gouvernement ne fait presque rien. Quelquefois chaque année, ses membres dénoncent rituellement « l'antisémitisme », mais n'oublient jamais de mentionner qu'il vient de « l'extrême droite ». Ils ne dénoncent « l'islam radical » que lorsque les faits sont si flagrants qu'ils ne peuvent faire autrement. Si cela leur est possible, ils parlent de personnes « radicalisées », sans donner de détails ou d'explications.
En août 2017, le ministère de l'Intérieur français a déclaré que près de 300 djihadistes étaient de retour de Syrie et représentaient un risque. Tous ont pu revenir en France avec des passeports français. Aucun d'entre eux n'a été arrêté.
En mars 2015, les services de renseignement français ont créé un fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT); il comporte 15 000 noms. La surveillance de toutes les personnes fichées nécessiterait près de 160 000 policiers. Par conséquent, quelques dizaines de suspects seulement sont sous surveillance.
Après les attentats de novembre 2015, l'état d'urgence a été déclaré en France. Il s'est agi principalement d'envoyer des soldats et des policiers dans les gares et les aéroports, et de placer des gardes et des sacs de sable devant les synagogues et les écoles juives.
L'état d'urgence a expiré le 1er novembre 2017. Il a été remplacé par une loi « antiterroriste » asthénique. Moins de soldats et de policiers seront déployés. Des « zones de sécurité » seront créées autour d'événements qui semblent « exposés à un risque terroriste », et des contrôles de police auront lieu à proximité de ces zones, dit la loi. Ces contrôles existent déjà. Les « lieux de culte » seront « visités » s'ils « semblent » diffuser des « idées susceptibles de mener au terrorisme »; ils pourront le cas échéant être fermés pendant six mois. De nombreux « lieux de culte » diffusent déjà des « idées conduisant au terrorisme »; ils sont toujours ouverts. Le texte de la loi omet des mots tels qu' « islam radical », « djihad » ou « antisémitisme ». Il n'inclut pas non plus les mots « mosquée » ou « perquisition ». Il ne définit jamais non plus quelles « idées » pourraient « mener au terrorisme ».
Yaffa Monsonego, la mère de l'une des victimes de Mohammed Merah, n'est pas allée au procès d'Abdelkader Merah. Sa fille, Myriam, avait huit ans lorsqu'elle a été abattue. Yaffa Monsonego a déclaré dans une interview à la télévision que sa présence au procès n'aurait servi à rien; que la justice française ne sera jamais à la hauteur de ce qu'elle et d'autres familles de victimes ressentent tous les jours, et qu'elle est certaine qu'il y aura d'autres meurtres.
Un journaliste a déclaré à la radio que, en ne nommant pas et en ne combattant pas le mal, la France trahit tous ceux qui veulent vivre en sécurité et abandonne le pays à ceux qui le broient. Il a rappelé à ses auditeurs que la présence de l'antisémitisme islamique en France est plus ancienne qu'ils ne l'imaginent et a mentionné un jeune disc-jockey, Sébastien Sellam, assassiné à Paris par son voisin musulman en 2003, juste parce qu'il était juif. Le journaliste a dit que la destruction de la plaque placée à la mémoire d'Ilan Halimi était une façon de le tuer une deuxième fois.
Il y a quelques semaines, Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, a déclaré que ceux qui dirigeaient le pays se cachaient la tête dans le sable; et que si des islamistes passent en jugement, le procès de l'islam radical en France n'est pas même envisagé. Il a laissé entendre que tous les dirigeants politiques français savent qu'un remplacement de la population est en cours, qui aura rapidement des conséquences beaucoup plus graves que celles qu'on constate aujourd'hui:
« Les croyants musulmans savent très bien ce qui se passe. Seule une minorité est violente. Mais dans leur ensemble, ils n'ignorent pas que leur natalité est telle qu'un jour, tout ici sera à eux ».
Luc Ravel, archevêque de Strasbourg, a récemment déclaré que les dirigeants politiques français savent qu'un remplacement de la population est en cours, qui aura rapidement des conséquences beaucoup plus graves que celles qu'on constate aujourd'hui. (Source de l'image: Peter Potrowl / Wikimedia Commons) |
Pendant le même temps, le 8 novembre, le président français Emmanuel Macron, était à Abou Dhabi pour inaugurer un musée, et il a déclaré:
« Ceux qui veulent vous faire croire que partout dans le monde, l'Islam détruit d'autres monothéismes et d'autres cultures sont des menteurs qui vous trahissent ».
Le 13 novembre, de retour à Paris pour rendre hommage aux victimes des attentats commis deux ans plus tôt, Emmanuel Macron a participé à un lâcher de ballons multicolores, les a regardés flotter dans le ciel, puis a déposé des fleurs aux endroits où les victimes ont été tuées. Les plaques commémoratives disent que les victimes ont été « assassinées », mais pas qu'elles ont été victimes du terrorisme. Bientôt, le mot « terrorisme » va peut être lui aussi disparaître du vocabulaire français.
Dans Soumission, un roman publié le 7 janvier 2015, le même jour que le massacre à Charlie Hebdo, l'auteur du roman, Michel Houellebecq, prévoyait que les mots disparaîtraient, que le terrorisme islamique mènerait la France vers une pleine soumission, et que les Juifs quitteraient pays. Il avait raison.