La France comptait environ 6.5 millions de Musulmans en 2015, soit 10% de la population totale (66 millions d'habitants). La France dispose de la plus vaste population Musulmane d'Europe, juste devant l'Allemagne.
Bien que les statistiques ethniques soient proscrites en France - la loi « Informatique et libertés » de 1978 interdit de ficher les citoyens en fonction de la couleur de leur peau, de leur religion ou de leur appartenance ethnique -, les chiffres qui précèdent sont extraits de plusieurs études qui ont tenté de cerner le périmètre des populations en provenance de pays à majorité Musulmane.
Ce qui suit est une présentation chronologique des principaux événements qui ont marqué la montée en puissance de l'Islam en France en 2015 :
JANVIER
1er Janvier. Le Ministère de l'Intérieur a rendu publiques les statistiques les plus attendues de l'année : 940 voitures et camions ont été incendiés à travers la France le soir du Nouvel An, contre 1067 à la Saint Sylvestre 2014. Ces 127 voitures d'écart représentent une baisse de 12% sur l'année. L'incendie de voitures, banal en France, est souvent attribué à des bandes Musulmanes en compétition l'une contre l'autre pour capter l'attention des médias. Environ 40,000 voitures sont ainsi incendiées chaque année en France.
3 Janvier. Un Musulman âgé de 23 ans a tenté d'étrangler un policier dans l'enceinte de l'hôtel de police de Metz au cri d'« Allaouh Akbar » (« Allah est le plus grand ! »). L'homme, placé en garde vue pour vol à l'arraché, avait demandé à se désaltérer. Quand le policier a ouvert la porte de la cellule, l'homme lui a sauté dessus. Le policier a eu la vie sauve grâce à l'intervention d'un collègue qui a surpris l'agression sur les écrans de vidéosurveillance du commissariat.
7-9 Janvier. Des attaques djihadistes en série ont eu lieu à Paris, tuant 17 personnes. La première et la plus meurtrière de ces attaques a eu lieu le 7 Janvier. Deux Français Musulmans radicalisés, Cherif et Saïd Kouachi ont pris d'assaut les bureaux de l'hebdomadaire Charlie Hebdo, assassinant 8 journalistes et dessinateurs, deux policiers et deux autres personnes. Onze autres personnes ont été blessées au cours de l'attentat. Le 8 Janvier, un troisième terroriste, Amedy Coulibaly, a tué par balles Clarissa Jean-Philippe, agent de police, à Montrouge, dans la banlieue de Paris. Le 9 Janvier, le même Coulibaly a pénétré dans les locaux d'Hypercacher, un supermarché cacher, situé à Vincennes en proche banlieue parisienne. Il y a tué quatre personnes et pris plusieurs autres en otage. Amedy Coulibaly a été abattu par les forces de l'ordre qui ont pris d'assaut le magasin. Sa complice, Hayat Boumeddiene, la « femme la plus recherché » de France, aurait réussi à gagner la Syrie.
18 Janvier. Un sondage IFOP, (Institut français d'opinion publique), publié par Le Journal du Dimanche, montre que 42% des Français interrogés ne sont pas « favorables » à la publication des caricatures du Prophète Mahomet, telles celles publiées par Charlie Hebdo. Une majorité des sondés indique être en faveur d'une « limitation de la liberté d'expression sur Internet et les réseaux sociaux ». Une forte majorité (81%) s'est aussi prononcée en faveur de la déchéance de la nationalité pour les binationaux qui ont commis des actes terroristes sur le territoire national. Les deux tiers (68%) estiment qu'une interdiction de retour en France devrait être prononcée pour les citoyens français « que l'on soupçonne d'être allés se battre dans des pays ou régions contrôlés par des groupes terroristes ».
20 Janvier. Manuel Valls, Premier Ministre, a déclaré que les récentes attaques terroristes mettent en évidence un « apartheid, territorial, social, ethnique » qui rongerait la France. Son discours a été décrit comme un acte d'accusation, l'un des plus sévères jamais prononcé par un responsable gouvernemental, contre la société française. Manuel Valls a expliqué qu'il était urgent de lutter contre les discriminations, notamment au sein des banlieues déshéritées ou vivent de nombreux immigrés Musulmans. Il a ajouté qu'en dépit des années d'efforts pour améliorer les conditions de vie au sein de ces quartiers défavorisés, trop de personnes ont été reléguées dans ces ghettos. Il a déclaré:
« A cette misère sociale s'additionnent les discriminations quotidiennes parce que l'on n'a pas le bon nom de famille, la bonne couleur de peau, ou bien parce que l'on est une femme. Je ne suis pas en train de présenter des excuses, mais il faut regarder en face la réalité de notre pays ».
21 Janvier. Manuel Valls a annoncé le déblocage de 736 millions d'euros sur trois ans pour renforcer la lutte contre une menace terroriste croissante. Le gouvernement envisage de créer 2 680 emplois pour augmenter les effectifs de juges anti-terroristes, d'agents de sécurité, de policiers, d'analystes et renforcer les services d'écoute électronique. Le gouvernement consacrera également 480 millions d'euros à équiper la police d'armes et de tenues de protection adaptées. Un site Internet, « Stop-Djihadisme », sera mis en ligne prochainement à l'initiative du gouvernement.
27 Janvier. A Lunel, une petite ville proche de la côte Méditerranéenne, la police a arrêté cinq individus âgés de 26 à 44 ans, soupçonnés de menées djihadistes. Entre 10 et 20 habitants de Lunel - sur une population de 25,000 — sont partis en Syrie et en Irak combattre aux côtés de l'Etat Islamique.
28 Janvier. Selon un sondage Ipsos/Sopra-Steria réalisé pour Le Monde et la station Europe 1, 53% des Français pensent que leur pays est « en guerre » et 51% jugent que l'Islam est « incompatible » avec les valeurs de la République.
Egalement en Janvier, l'artiste Franco-Algérienne Zoulikha Bouabdellah, a retiré une œuvre qu'elle exposait au Pavillon Vendôme de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine) peu après que la Fédération des associations Musulmanes (FAM) ait mis en garde contre « d'éventuels incidents irresponsables et non maîtrisables ». L'œuvre mettait en scène des escarpins posés au centre de tapis de prière Musulmans bleu, blanc et rouge à l'instar du drapeau tricolore. L'artiste a expliqué qu'elle ne considérait pas son travail comme blasphématoire. Mais l'un des commissaires de l'exposition, Christine Ollier, a déclaré que mieux valait « éviter les polémiques ». Les autres artistes qui participaient à l'exposition ont qualifié ce retrait d'acte d'autocensure et certains ont déclaré que la liberté d'expression était menacée.
FEVRIER
5 Février. Un professeur de philosophie du Lycée Averroès, la seule école Musulmane de France sous contrat avec l'Etat, a démissionné au motif que cet établissement scolaire situé près de Lille représentait un foyer d'« antisémitisme, de sectarisme et d'Islamisme rampant ». Dans une tribune publiée par Libération, Sofiane Zitouni écrit:
« En réalité, le lycée Averroès est un territoire « Musulman » sous contrat avec L'Etat... Les responsables de ce lycée jouent un double jeu avec notre République laïque : d'un côté montrer patte blanche dans les médias pour bénéficier d'une bonne image dans l'opinion publique et ainsi continuer à profiter des gros avantages de son contrat avec l'Etat, et d'un autre côté, diffuser de manière sournoise et pernicieuse une conception de l'Islam qui n'est autre que l'Islamisme, c'est-à-dire, un mélange malsain et dangereux de religion et de politique ».
El Hassane Oufker, directeur de l'établissement, a annoncé qu'il poursuivrait Sofiane Zitouni, d'origine Algérienne, en diffamation.
12 Février. La toute récente Union des Démocrates Musulmans Français (UDMF), a annoncé qu'elle présentera huit candidats aux prochaines élections cantonales. Le fondateur de ce parti Musulman, Najib Azergui, explique qu'il veut faire entendre la voix de la communauté Musulmane. Ses thèmes de campagne sont : la promotion de la finance Islamique ; la pratique de la langue arabe dans les écoles françaises ; la suppression de l'interdiction du voile Islamique dans les écoles, et la lutte contre la « stigmatisation » des Musulmans.
15 Février. Le gouvernement a rendu publiques une série de mesures qui seront prises prochainement pour stopper la diffusion de l'Islam radical à travers les mosquées. Les financements en provenance de pays étrangers comme le Qatar et l'Arabie Saoudite seront désormais interdits. Karim Bouamrane, un élu socialiste, a déclaré :
« Les Musulmans ne peuvent prendre le risque de refuser les dons en provenance de l'étranger car le gouvernement n'a pas l'intention de débloquer un budget pour construire des mosquées ».
Selon M. Bouamrane la loi de 1905 qui institue la séparation de l'Eglise et de l'Etat devrait être modifiée pour que l'Etat puisse financer le culte Musulman.
16 Février. Nacer Bendrer, un Français de 26 ans, a été inculpé et remis aux autorités Belges pour avoir prêté main forte à son compatriote Mehdi Nemmouche, 29 ans, auteur de quatre assassinats au Musée Juif de Bruxelles, en Mai 2014. Au moment de son arrestation à Marseille, Bendrer était en possession de deux pistolets automatiques, un fusil de chasse, de munitions, mais surtout d'un fusil d'assaut de type Kalachnikov. Nacer Bendrer et Mehdi Nemmouche auraient fait connaissance en prison, à Salon-de-Provence, entre juin 2008 et décembre 2010.
23 Février. Le ministère de l'Intérieur a confisqué les passeports et cartes d'identité de six Français soupçonnés de vouloir rejoindre les rangs de l'Etat Islamique en Syrie. Il s'agit de la première application de la loi adoptée en novembre 2014 contre le terrorisme. Les autorités n'excluent pas d'étendre cette mesure à 40 autres personnes.
25 Février. Le Ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a exposé en conseil des ministres, un plan de « réforme » du culte Musulman dans le but de « consolider un Islam fidèle aux valeurs de la République ». Cette réforme passera par une « « Fondation » destinée à revitaliser la recherche « culturelle et cultuelle » pour favoriser l'expression d'un Islam porteur d'« un message de paix, de tolérance et de respect ». Par ailleurs, une « instance de dialogue » est également envisagée pour améliorer la formation des Imams, combattre la radicalisation dans les prisons françaises et repenser la place des écoles confessionnelles, le tout en concertation avec les représentants du culte Musulman.
MARS
3 Mars. Le Premier ministre Manuel Valls a annoncé le doublement de l'offre de formation sur l'Islam avant la fin de l'année pour lutter contre les interventions étrangères dans l'enseignement de la religion Musulmane en France. M. Valls a déclaré que les Imams et aumôniers de prison, qui ont été formés à l'étranger, devront passer par une formation en France. « Il faut des aumôniers et des imams français, francophones, qui apprennent le français, qui aiment la France et qui adhèrent à ses valeurs » a-t-il déclaré. Six universités proposent aujourd'hui un enseignement d'études Islamiques et de théologie Musulmane. Leur nombre sera doublé. L'inscription sera gratuite.
6 Mars. Mohamed Khattabi, l'imam « progressiste » de la Mosquée Aïcha de Montpellier, a, dans un prêche, déclaré que les femmes sont naturellement « égoïstes ». Khattabi — un Maroco-Canadien qui vit en France depuis plus de 20 ans, et qui se définit comme partisan d'un « Islam de France citoyen, un Islam de cohabitation» — a déclaré:
« Quel que soit votre degré de bonté envers une femme, son égoïsme la poussera à l'ignorer. Cela est vrai de toutes les femmes qu'elles soient Occidentales, Arabes, Musulmanes, Juives ou Chrétiennes. Telle est la nature des femmes.
Si une femme surmonte sa nature et qu'elle reconnaît [la vérité], elle est méritante et Allah lui accorde une place plus élevée au Paradis. Mais si elle succombe à sa nature et qu'elle refuse de reconnaître les droits de l'homme, ou plutôt la supériorité de l'homme sur elle, elle devra aller [en enfer] ... ».
8 Mars. Le Premier ministre estime qu'il pourrait y avoir 10.000 djihadistes européens en Irak et en Syrie d'ici la fin de l'année 2015.
« Il y a 3.000 Européens aujourd'hui en Syrie et en Irak. Quand on se projette dans les mois qui viennent, il pourrait y en avoir 5.000 avant l'été et sans doute 10.000 avant la fin de l'année. Est-ce que vous vous rendez compte de la menace que cela représente ?»
16 Mars. Cinq sites Internet ont été bloqués pour apologie du terrorisme, a annoncé le ministère de l'Intérieur. Parmi les sites interdits, on trouve alhayatmedia.wordpress.com qui relève de la branche propagande de l'Etat Islamique. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a déclaré : « Je fais une distinction entre Ia liberté d'expression et la diffusion de messages qui incitent au terrorisme. Les messages de haine sont un crime ». Mais Nils Znieks, Commissaire aux Droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, a critiqué la décision du gouvernement français. Selon lui, bloquer des sites Internet sans autorisation légale préalable est un exemple clair des risques que « les mesures anti-terrorisme font encourir à la liberté d'expression ». Il a ajouté : « limiter les droits de l'homme pour combattre le terrorisme est une grave erreur et une mesure inefficace qui peut même servir la cause des terroristes ».
17 Mars. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé que le gouvernement avait coupé les prestations sociales de 290 djihadistes partis combatte aux côtés de l'Etat Islamique. Les organismes distributeurs de ces aides sociales seront informés chaque fois qu'un citoyen quittera le pays pour aller combattre à l'étranger, a-t-il ajouté.
19 Mars. Le Premier ministre Manuel Valls a présenté au Parlement la loi relative au renseignement qui autorise les services de police à recourir à toute une panoplie de techniques - écoutes téléphoniques (fixe, mobile ou VoIP), interception d'e-mail et SMS, piratage d'ordinateur, pose de micros et balises GPS... - contre une personne suspectée de terrorisme. « Ce sont des outils légaux et en aucun cas des mesures d'exception, ou l'organisation d'une surveillance de masse », a-t-il déclaré. « Il n'y aura pas en France de Patriot Act » a dit le Premier ministre en se référant à la législation américaine du même nom. « L'espace numérique ne saurait être une zone de non droit. La menace étant par nature imprévisible, les services doivent pouvoir réagir rapidement ».
AVRIL
4 Avril. Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, a souhaité un doublement du nombre des mosquées au cours des deux prochaines années. M. Boubakeur qui s'exprimait à la Rencontre annuelle des Musulmans de France organisée au Parc des expositions du Bourget, a dit que les 2,200 mosquées existantes sont « insuffisantes » pour répondre aux besoins religieux des « sept millions de Musulmans vivant en France ». ll a également demandé que les églises désaffectées puissent être converties en mosquées.
7 Avril. Le Secrétaire d'Etat chargé de la Simplification, Thierry Mandon, a déclaré que la France manquait de mosquées et que l'absence de lieux de cultes « décents » était un facteur de radicalisation. Il a ajouté:
« Il n'y a pas assez de mosquées en France. Il y a encore beaucoup trop de villes où la religion Musulmane se pratique dans des conditions qui ne sont pas décentes. Ce n'est pas à la République d'organiser ça mais c'est un sujet. On est obligé de reconnaître que parfois, les lieux de culte Musulmans ne sont pas satisfaisants. Il y a beaucoup d'endroits où les lieux de culte décents font défaut. S'ils sont décents, ouverts plutôt que souterrains ou cachés, ça se passera mieux ».
8 Avril. Des hackers se réclamant de l'Etat Islamique ont attaqué TV5Monde et bloqué la diffusion du réseau français de télévision dans plus de 200 pays. « Nous ne sommes plus en mesure de diffuser aucune de nos chaînes. Nous ne contrôlons plus nos sites Internet ni notre présence sur les réseaux sociaux. Des messages s'affichent qui revendiquent cette action au nom de l'Etat Islamique », a déclaré Yves Bigot, directeur général de TV5 Monde. Les hackers ont accusé le Président François Hollande d'avoir commis « une erreur impardonnable » en s'associant aux frappes d'une coalition militaire dirigée par les Etat Unis contre les positions de l'Etat Islamique en Syrie et en Irak.
13 Avril. Le Premier ministre Manuel Valls a révélé que plus de 1,550 citoyens français ou personnes résidant en France sont partie prenante des réseaux terroristes en Syrie et en Irak.
13 Avril. Un sondage réalisé pour le compte du site Internet Atlantico montre que près des deux tiers des Français sont « favorables à une limitation de leurs libertés individuelles sur Internet au nom de la lutte contre le terrorisme ». Un tiers seulement des personnes interrogées (33%) s'oppose à la restriction des libertés. Ce pourcentage est toutefois plus élevé chez les jeunes.
15 Avril. Un Musulman de 21 ans a profané plus de 200 sépultures au cimetière Saint-Roch de Castres (Tarn). L'homme a été hospitalisé d'office. Charlotte Béluet, procureure adjointe de Castres, a qualifié son état de « délirant, inaccessible à la communication ».
Avril 22. La police a arrêté Sid Ahmed Ghlam, un boursier algérien de 24 ans, étudiant en informatique, soupçonné de planifier un attentat contre des églises à Villejuif, en banlieue parisienne. Au moment de son arrestation, il était blessé par une balle qu'il aurait lui-même tiré accidentellement. Les policiers ont découvert à son domicile et dans le coffre de sa voiture, trois fusils d'assaut Kalachnikov, des armes de poing, des munitions et des gilets pare-balles ainsi que des textes de propagande d'Al-Qaeda et de l'Etat Islamique. Selon la police, Sid Ahmed Ghlam aurait exprimé le désir de rejoindre l'Etat Islamique en Syrie.
21 Avril. Selon un sondage mené par l'institut Randstad et l'Observatoire du Fait Religieux en Entreprise (OFRE), 23% des managers déclarent devoir faire face régulièrement à des problèmes liés à la religion. Ils n'étaient que 12%, en 2014. Lionel Honoré, Président de l'OFRE indique que les attentats djihadistes de janvier ont suscité une « implication défensive » des Musulmans qui se sentant stigmatisés, réaffirment avec plus de force encore leur croyance.
MAI
5 Mai. Sébastien Jallamion, un policier lyonnais de 43 ans, a été suspendu et condamné à 5 000 euros d'amende (5,400 dollars) pour avoir condamné l'assassinat du Français Hervé Gourdel, décapité par des djihadistes en Algérie, en Septembre 2014. Jallamion a déclaré :
« Il m'est reproché d'avoir, courant septembre 2014, créé une page Facebook anonyme supportant plusieurs images et commentaires « provocateurs », « discriminatoires et injurieux », à caractère « xénophobe ou antimusulman ». A titre d'exemple il y avait le portrait du Calife Al-Baghdadi, chef du groupe Etat Islamique, avec un viseur sur le front. Cette publication a été exhibée lors de mon passage en conseil de discipline avec l'accusation suivante : « vous n'avez pas honte de stigmatiser ainsi un imam ? » Mon avocat peut en témoigner... Cela ressemble à une punition politique, il n'y a pas d'autre explication ».
« Nos valeurs fondamentales, celles pour lesquelles nombre de nos ancêtres ont donné leur vie, sont en train de péricliter et il est temps pour nous de nous indigner de ce que devient notre pays. Ce n'est pas ça la France, celle des Lumières, qui en leur temps ont brillé dans toute l'Europe et au-delà. Nous devons nous battre pour préserver nos valeurs, c'est une question de survie ».
11 Mai. Sarah K., une Musulmane âgée de 15 ans d'origine algérienne, a été autorisée à retourner en classe après avoir été exclue, à deux reprises, de son établissement scolaire pour le port d'une jupe longue assimilée à « un signe ostentatoire d'appartenance religieuse ». Elle a été autorisée à revenir en classe en dépit du vêtement litigieux. Maryse Dubois, principale du collège Léo-Lagrange de Charleville-Mézières, estime que cette jupe longue est un signe religieux ostentatoire qui attente à la laïcité. La mère de Sarah a déclaré que Mme Dubois a fait machine arrière une fois que l'information était devenue virale.
27 Mai. Les responsables d'une petite mosquée située à Oullins, près de Lyon, ont contribué à l'histoire du droit en France, par une utilisation inédite de la loi de 1905. Ce texte qui institue la séparation de l'Eglise et de l'Etat, a permis de condamner un Salafiste qui avait entrepris de radicaliser les fidèles de la mosquée d'Oullins. La loi de 1905 prévoit en effet des sanctions à l'encontre de quiconque attente à la liberté de culte. Le tribunal de Lyon a estimé que les critiques de Faouzi Saïdi, 51 ans, et les groupes de prière séparée qu'il avait organisée, étaient constitutifs d'un trouble au libre exercice du culte. Il a été condamné à 1 500 euros d'amende (1 640 dollars). M. Saïdi a déclaré que son seul crime était d'avoir « une grande g... ». Il a ajouté : « je ne comprends pas pourquoi j'ai été condamné, je pratique l'Islam comme il est prescrit ».
JUIN
4 Juin. L'ancien président Nicolas Sarkozy aujourd'hui à la tête de « Les Républicains », principal parti d'opposition a présidé une réunion de travail sur la « question sensible des religions et de la République ». L'un des thèmes portait sur : « Islam en France ou Islam de France ? ». Nicolas Sarkozy a déclaré : « la question n'est pas de savoir ce que la République peut faire pour l'Islam, mais ce que l'Islam peut faire pour devenir l'Islam de France ».
Les associations Musulmanes ont critiqué la réunion. « Il nous est impossible de participer à une initiative qui stigmatise les Musulmans a déclaré Abdallah Zekri, président de l'Observatoire de l'Islamophobie. L'organisateur de la réunion, le député Henri Guaino, a déclaré: « Ne peut-on parler des sujets qui divisent l'opinion ? Vous parlez de l'immigration, vous êtes xénophobe. Vous parlez de la sécurité, vous êtes facho. Vous parlez de l'Islam, vous êtes « Islamophobe ».
6 Juin. Le Premier ministre Manuel Valls a indiqué que 860 Français ou « personnes résidant en France » sont partis combattre en Syrie et en Irak. Le Premier ministre a ajouté que 471 y sont encore et 110 y sont « recensés comme morts ».
7 Juin. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a publié un communiqué indiquant que 113 « Français ou personnes résidant en France ont trouvé la mort sur le théâtre des opérations » en Syrie et en Irak. Il a ajouté que 130 procédures judiciaires concernant 650 personnes étaient en cours pour des activités liées au terrorisme. Et « que 60 interdictions administratives de sortie du territoire ont déjà été prononcées ».
7 Juin. Le procès de Forsane Alizza (« Cavaliers de la Fierté »), un groupe de défense des Musulmans contre l'« Islamophobie », s'est ouvert à Paris. Quatorze personnes sont jugées pour « association de malfaiteurs en vue de la préparation d'actes terroristes ». Forsane Alizza a été créé en août 2010 dans la région nantaise par un Franco-Tunisien, Mohamed Achamlane, autoproclamé « l'Emir ». Sur son site Internet, le groupe avait exigé le retrait des forces françaises de tous les pays Musulmans ou elles étaient stationnées. Si ces « exigences » n'étaient pas satisfaites, Forsane Alizza en aurait conclu que « le gouvernement est entré en guerre contre les Musulmans ». Au cours de son procès, Mohamed Achamlane a déclaré : « Il n'y a pas d'Islam radical ou modéré. Il y a seulement un Islam authentique ».
15 Juin. Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré à l'occasion de la première réunion de l'Instance de dialogue avec l'Islam de France que « l'Islam est en France pour y rester ». Il a également précisé qu'il n'y a pas de lien entre l'Islam et l'extrémisme. « Nous devons dire que cela n'a rien à voir avec l'Islam ». Le Premier Ministre a appelé son auditoire à « nommer l'ennemi : les imams autoproclamés qui, dans nos quartiers, nos prisons, font l'apologie de la violence, du terrorisme ». Mais aussi « les discours de haine, l'antisémitisme qui se dissimule derrière l'antisionisme et la haine pour Israël ». Le dialogue n'a pas porté sur le sujet trop sensible de la radicalisation.
23 Juin. La justice a débouté une mère qui réclamait 110,000 euros (120,000 dollars) à l'État pour ne pas avoir empêché son fils, mineur, de partir faire le djihad en Syrie. L'adolescent âgé de 16 ans a quitté Nice en Décembre 2013 en compagnie de trois autres camarades. Il a pris un vol pour la Turquie puis franchi la frontière syrienne. Sa mère, Nadine. A., a plaidé que la police de l'air et des frontières aurait dû remarquer qu'il voyageait sans bagages et que son billet d'avion ne comportait pas de retour. Mais le tribunal a dégagé les policiers de l'aéroport de Nice de toute responsabilité.
28 Juin. Le Premier ministre Manuel Valls a déclaré sur la chaîne d'information iTélé que la France compte de 10 à 15,000 Salafistes. Le salafisme a-t-il ajouté offre « une vision extrêmement conservatrice de l'Islam » et représente « souvent l'antichambre de la radicalisation, laquelle peut conduire au terrorisme ». Il a aussi déclaré que la civilisation était en « guerre contre le terrorisme... Nous ne pouvons pas perdre cette guerre parce que c'est au fond une guerre de civilisation. C'est notre société, notre civilisation, nos valeurs que nous défendons », a lancé le chef de gouvernement.
29 Juin. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé que quarante imams « prêcheurs de haine » avaient été expulsés de France depuis 2012, dont une dizaine depuis le début de l'année. Début 2015, « 22 dossiers étaient en cours d'instruction ».
29 Juin. Yassin Salhi, un père de trois enfants âgé de 35 ans, a reconnu avoir décapité son patron, Hervé Cornara, et tenté de faire sauter une usine chimique près de Lyon. La tête tranchée a été retrouvée accrochée au grillage d'enceinte de l'usine en présence de drapeaux portant diverses inscriptions de foi Islamique. Salhi, chauffeur-livreur, est né en France de parents d'origine algérienne et marocaine. Peu avant son arrestation, Salhi s'est pris en photo à côté de la tête tranchée et à envoyé ce « selfie » à un Français djihadiste combattant pour l'Etat Islamique en Syrie. La femme de Salhi a déclaré, « nous sommes des Musulmans normaux. Nous respectons le Ramadan ».
Egalement en Juin, à Bordeaux, l'épicerie « De L'Orient à L'Occident », tenue par un couple récemment converti à l'Islam, a renoncé sous la pression des médias et des réseaux sociaux, à pratiquer la « ségrégation de genre ». L'épicerie ouvrait ses portes aux hommes seulement, du lundi au vendredi et réservait les deux jours du week-end aux femmes. Les propriétaires voulaient éviter tout contact entre les femmes et les hommes.
JUILLET
8 Juillet. L'hebdomadaire Valeurs Actuelles a lancé « Touche pas à mon église ! », une pétition nationale contre la proposition du Recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, de transformer les églises désaffectées en mosquées. Le magazine a publié un sondage IFOP indiquant que sept personnes interrogées sur dix (67%) sont opposées à l'idée que des églises deviennent des lieux de prière Musulmans.
10 Juillet. Mohamed Achamlane, 37, le chef Franco-Tunisien du groupe Forsane Alizza (Cavaliers de la Fierté), a été condamné à neuf ans de prison pour appartenance à une organisation terroriste. La police a découvert des armes à feu et une liste de cibles juives dans ses documents personnels. Forsane Alizza, créé en 2010 pour lutter contre l'« Islamophobie », a été dissous par le gouvernement en Mars 2012 après que des pamphlets djihadistes aient été mis en ligne sur son site Internet.
14 Juillet. Près de 130 véhicules ont été incendiés sur la seule région parisienne à la veille de la fête célébrant la prise de la Bastille. Pas moins de 80 voitures brulent chaque jour en France, principalement du fait de bandes de jeunes Musulmans.
15 Juillet. Les services de police ont déjoué un projet d'attentat djihadiste dans le sud de la France. Les trois hommes interpellés projetaient d'enlever un officier de la base militaire de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), et de diffuser le film de sa décapitation sur Internet. Parmi les personnes arrêtées, on trouve Djibril A., un ex-matelot de la marine militaire.
22 Juillet. Une jeune femme de 21 ans, Angélique Sloss, a été attaquée par cinq jeunes Musulmanes pour s'être exposée en maillot de bain, en compagnie de deux amies au Parc Léo-Lagrange de Reims. Les assaillantes trouvaient « immoral » que tant de chair soit exposée dans un lieu public.
AOÛT
13 Août. Le tribunal administratif de Dijon a rejeté le recours de la Ligue de défense judiciaire des Musulmans contre la décision de Gilles Platret, Maire de Chalon-sur-Saône, de mettre fin aux menus de substitution dans les cantines scolaires. Gilles Platret s'est félicité de cette « excellente nouvelle » pour les personnes « attachées à la défense du principe de laïcité ».
De son côté, Abdallah Zekri, responsable du Conseil français du culte Musulman (CFCM), a déclaré :
« Je ne peux que condamner la décision de ce maire, qui n'est pas faite pour ramener la paix sociale dans les écoles et qui crée une levée de bouclier dans la communauté Musulmane. (...)
La laïcité, tous les Musulmans la respectent. Jamais les Musulmans n'ont demandé de repas halal dans les cantines ».
Août 16. Le député UDI Yves Jégo a lancé une pétition pour une « alternative végétarienne (devienne) obligatoire dans les cantines scolaires ». Cette initiative vise à aider les élèves qui ne peuvent manger de porc pour des raisons religieuses. Yves Jégo a déclaré que les menus scolaires représentaient une « source de confrontation inutile avec la communauté Musulmane » et sont au contraire un « défi à notre capacité de faire du vivre ensemble une réalité ». Plus de 150,000 personnes ont signé la pétition.
21 Août. Ayoub El-Khazzani, un Marocain âgé de 26 ans, a été arrêté pour avoir ouvert le feu à bord du train rapide Thalys qui relie Amsterdam à Paris. L'homme armé d'une Kalachnikov n'a pu être maîtrisé que grâce au courage de trois Américains et un Britannique. L'enquête a révélé que El-Khazzani a combattu en Syrie au côté de l'Etat Islamique et était connu des services de renseignements de quatre pays. Le Thalys transportait 554 passagers.
SEPTEMBRE
6 Septembre. Marine Le Pen, présidente du Front National, a accusé l'Allemagne d'exploiter la crise des migrants pour faire baisser les salaires. A Marseille, devant les militants du Front National, elle a déclaré :
« Sans doute l'Allemagne pense-t-elle à sa démographie moribonde, et sans doute cherche-t-elle encore à baisser les salaires et à continuer à recruter des esclaves via une immigration massive (...) L'Allemagne ne cherche pas seulement à régenter notre économie, la voilà qui veut nous imposer d'accepter des centaines de milliers de demandeurs d'asile ».
7 Septembre. Le Président François Hollande a déclaré que la France accueillerait 24,000 migrants au cours des deux prochaines années. Il a ajouté : « C'est le devoir de la France, où le droit d'asile fait partie intégrante de son âme, de sa chair. C'est l'histoire qui appelle cette responsabilité et cette humanité ».
8 Septembre. Le Premier Ministre Manuel Valls a critiqué deux élus locaux pour leur décision de n'accepter que des réfugiés chrétiens dans leur commune. « On ne trie pas en fonction de la religion. Le droit d'asile, est un droit universel » a-t-il déclaré. Yves Nicolin, Maire de Roanne, avait dit ne vouloir accepter que des Chrétiens par crainte de « terroristes déguisés ». Damien Meslot, maire de Belfort, avait affirmé qu'il n'accepterait que des familles chrétiennes originaires d'Irak et de Syrie parce que « ce sont les plus persécutées ».
22 Septembre. Éric Zemmour, écrivain et journaliste, a été relaxé des charges d'incitation à la haine raciale qui pesaient contre lui. Éric Zemmour a comparu devant le tribunal correctionnel de Paris pour avoir comparé les « bandes » d'étrangers aux Barbares qui ont surgi des décombres de l'Empire Romain. En Mai 2014, il avait déclaré au micro de RTL :
« Les Normands, les Huns, les Arabes, les grandes invasions d'après la chute de Rome sont désormais remplacés par les bandes de Tchétchènes, de Roms, de Kosovars, de Maghrébins, d'Africains qui dévalisent, violentent ou dépouillent. Seules les sociétés homogènes comme le Japon, ayant refusé de longue date l'immigration de masse (...), échappent à la violence de la rue ».
Les plaignants réclamaient 5,000 euros (5,400 dollars) à Éric Zemmour et 3000 euros à RTL. Le tribunal a jugé que, « aussi excessifs, choquants ou provocants, ces propos puissent paraître », ils ne s'appliquent « qu'à une fraction des communautés visées et non à celles-ci dans leur ensemble ».
27 Septembre. Mohamed Chebourou, un Islamiste franco-marocain de 27 ans, a profité d'une permission de sortie pour s'enfuir du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne). Il purgeait une peine de sept ans de prison pour différents braquages et n'aurait pas dû être libéré avant 2019. En décembre, il a été arrêté en Algérie. Christiane Taubira, ministre de la Justice, a été accusée de laxisme pour la facilité avec laquelle les Islamistes sortent de prison.
OCTOBRE
12 Octobre. Un lycéen de 15 ans a été placé en garde à vue après avoir tiré, avec un pistolet à billes, sur sa professeure de physique en criant « Allahou Akbar » (Allah est le plus grand). Le jeune homme a déclaré qu'il voulait mourir en martyr.
20 Octobre. Marine Le Pen, présidente du Front National, a comparu devant le tribunal de grande instance de Lyon, pour « incitation à la haine raciale ». Marine Le Pen avait comparé les prières de rues à l'Occupation allemande. A un meeting de campagne en 2010, elle avait déclaré :
« Je suis désolée mais pour ceux qui aiment beaucoup parler de la Seconde Guerre mondiale, s'il s'agit de parler d'Occupation, on pourrait en parler, pour le coup, parce que ça c'est une occupation du territoire ».
« C'est une occupation de pans du territoire, des quartiers dans lesquels la loi religieuse s'applique, c'est une occupation. Certes, il n'y a pas de blindés, pas de soldats, mais c'est une occupation tout de même et elle pèse sur les habitants ».
Madame Le Pen s'estimant victime de « harcèlement judiciaire » avait ajouté :
« On est plus prompt à poursuivre ceux qui dénoncent le comportement illégal des fondamentalistes qu'à poursuivre les fondamentalistes qui ont des comportements illégaux ».
29 Octobre. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a déjoué un attentat djihadiste visant la base navale de Toulon. Hakim Marnissi, 25 ans, né à Toulon, était dans les radars de la DGSI depuis l'été 2014, date à laquelle il a commencé à poster sur Facebook des messages de soutien à l'Etat Islamique. La police pense que Marnissi s'est radicalisé sous l'influence de Mustapha Mojeddem, un djihadiste de Toulon, parti combattre en Syrie avec l'Etat Islamique.
NOVEMBRE
13 Novembre. Une attaque djihadiste en série a provoqué la mort de 130 personnes et blessé gravement plus de 360 autres, à Paris et à Saint-Denis. Trois kamikazes se sont fait exploser près du Stade de France à Saint-Denis, pendant que des fusillades et des attentats suicides étaient commis contre des cafés, des restaurants et une salle de spectacles, le Bataclan.
14 Novembre. Dans un discours à la nation, le Président François Hollande a accusé l'Etat Islamique d'être à l'origine des attaques du 13 novembre. Dans un discours prononcé depuis le palais de l'Elysée, le Président a déclaré :
« C'est un acte de guerre qui a été commis par une armée terroriste, Daech [acronyme arabe de Etat Islamique], une armée djihadiste, contre la France...C'est un acte de guerre qui a été préparé, organisé, planifié de l'extérieur, et avec des complicités intérieures ».
14 Novembre. Ahmad Al Mohammad, un des kamikazes du Stade de France, avait déposé une demande d'asile en se faisant passer pour un migrant. Il est arrivé en Europe à l'aide d'un faux passeport syrien. Le 3 Octobre, Al Mohammad a été accueilli sur l'ile grecque de Leros par une équipe de bénévoles de Médecins Sans Frontières. Le 13 Novembre, à l'occasion d'une rencontre amicale de football entre la France et l'Allemagne, trois kamikazes se sont fait exploser.
16 Novembre. Devant le Parlement réuni en Congrès, le Président François Hollande a affirmé : « Nous sommes dans une guerre contre le terrorisme djihadiste qui menace le monde entier et pas seulement la France ».
17 Novembre. Trente Musulmans originaires du Bangladesh résidant à Paris, ont manifesté contre les attentats du 13 Novembre. Paris accueille environ 1.7 million de Musulmans. L'un des manifestants, Mohammad Hassan, a déclaré :
« Les Musulmans ne se font pas assez entendre. Ils ont peur de dire la vérité à haute voix. Cinq pour cent des Musulmans soutiennent les terroristes. Les autres doivent s'exprimer. Je souhaite que de nombreux Musulmans viennent nous rejoindre ».
18 Novembre. Sur la base d'une information confidentielle, la police antiterroriste a pris d'assaut un appartement de Saint-Denis, dans la banlieue de Paris, ou Abdelhamid Abaaoud le cerveau des attentats du 13 novembre, s'était réfugié, Deux personnes ont été tuées. Hasna Aitboulahcen, une des complices présente dans l'appartement, a fait sauter sa ceinture bourrée d'explosifs. Huit autres personnes ont été arrêtées.
18 Novembre. Un professeur d'une école juive du XIIIème arrondissement de Marseille a été poignardé par trois individus qui se sont réclamés de l'Etat Islamique. Montés sur deux scooters, ils ont accosté l'enseignant et lui ont montré une photo de Mohamed Mérah, un djihadiste qui a tué sept personnes à Toulouse en 2012. Ils ont ensuite poignardé leur victime au bras et à la jambe.
24 Novembre. Anouar Kbibech, président du Conseil Français du Culte Musulman, (CFCM), a appelé les imams de France à se faire labelliser. Une « habilitation des imams » a en effet été mise en place. Ce label délivré par le CFCM vérifierait que les imams se font les promoteurs d'un Islam « ouvert et tolérant « mais aussi « respectueux des lois de la République ». Cette « habilitation » pourrait aussi être « retirée » le cas échéant.
30 Novembre. La dernière édition en français de Dar al-Islam, le magazine de l'Etat Islamique, a appelé au meurtre d'enseignants qui tentent de promouvoir la laïcité. « C'est une obligation de combattre et tuer ces ennemis d'Allah » peut-on lire p17.
DÉCEMBRE
2 Décembre. Le Secrétaire Général de la CGT, Philippe Martinez, a révélé que près de 500 Islamistes radicaux ont été expulsés du syndicat CGT d'Air France.
2 Décembre. Le Ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé la fermeture de la mosquée de Lagny-sur-Marne, (Seine-et-Marne), accusée de prêcher un Islam radical et de recruter des djihadistes pour le compte de l'Etat Islamique. Il s'agit de la troisième mosquée fermée pour cause de radicalisation.
13 Décembre. Près de 70 salariés travaillant dans les deux principaux aéroports de Paris, se sont vus retirer leur accréditation « pour des phénomènes de radicalisation ». Ces 70 Islamistes occupaient des postes de techniciens, de manutentionnaires et de contrôleurs aux portes. Ils étaient porteurs du badge rouge qui donne accès aux zones sécurisées des aéroports de Roissy-Charles de Gaulle et Orly.
15 Décembre. La présidente du Front national, Marine Le Pen, a été acquittée des charges d'incitation à la haine pour avoir, en 2010, comparé les prières de rue des Musulmans à une occupation étrangère. Le Président du tribunal a estimé que les commentaires de Mme Le Pen étaient « choquants » mais qu'ils étaient protégés par le droit à la « liberté d'expression ».
16 Décembre. Entre 800 et 1 000 migrants se sont introduits sur le site d'Eurotunnel à Calais pour tenter de monter à bord des navettes et rejoindre ainsi l'Angleterre.
La police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule qui n'a jamais été aussi nombreuse a déclaré la police. Environ 4,500 migrants originaires d'Afrique, d'Asie et du Moyen Orient survivent ensemble dans « la Jungle », un camp de toile sordide proche de Calais.
31 Décembre. A l'occasion des Vœux qu'il adresse chaque année aux Français, le Président François Hollande a prévenu que d'autres attentats djihadistes pourraient avoir lieu en 2016 :
« Nous venons de vivre une année terrible. Commencée avec les lâches attentats contre Charlie Hebdo et l'Hypercacher, elle a été ensanglantée par les agressions commises à Montrouge, à Villejuif, à Saint-Quentin Fallavier et dans le Thalys pour s'achever dans l'horreur avec les actes de guerre perpétrés à Saint-Denis et à Paris... Je vous dois la vérité, nous n'en avons pas terminé avec le terrorisme. La menace est toujours là. Elle reste même à son plus haut niveau ».
Soeren Kern est chercheur associé du Gatestone Institute de New York et du Grupo de Estudios Estratégicos de Madrid. On peut le suivre sur Facebook et Twitter. Son premier livre, Global Fire, sera publié début 2016.