Les migrants se sont rendus coupables de 208 344 crimes et délits en 2015 indique un rapport confidentiel de police rendu public par le journal Bild. Ces données sont en hausse de 80% par rapport à 2014. Elles représentent 570 crimes par jour (23 par heure) entre janvier et décembre 2015.
Le nombre de crimes et délits commis par les migrants est en réalité, plus élevé. Le rapport de l'Office fédéral de police criminelle (Bundeskriminalamt, BKA) ne prend en compte que les infractions pénales résolues (aufgeklärten Straftaten). Selon Statista, l'Institut national de la statistique allemand, une moitié seulement des crimes et délits commis en Allemagne sur une année donnée, est résolue. Ce qui signifie que les crimes et délits commis par les migrants en 2015 pourraient dépasser les 400 000.
A cela, il faut ajouter que le rapport « Criminalité dans le contexte de l'immigration » (Kriminalität im Kontext von Zuwanderung), n'a agrégé les données que de 13 Lander sur les 16 que compte l'Allemagne.
Manquent ainsi les statistiques de Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne et aussi celui qui inclut le plus grand nombre de migrants. La plus grande ville de Rhénanie du Nord – Westphalie est Cologne ou des centaines de femmes allemandes ont été agressées sexuellement le soir du Nouvel An. L'absence de ces statistiques criminelles au sein du rapport global n'a pas fait l'objet d'une franche explication.
Les statistiques de Hambourg et Brème, respectivement seconde ville d'Allemagne et deuxième ville d'Allemagne du Nord, manquent également à l'appel.
Par ailleurs, de nombreux délits n'ont pas été répertoriés. D'autres ont été délibérément négligés par la police, souvent sur ordre d'élus locaux préoccupés de ne pas nourrir le ressentiment de la population envers les immigrés.
Selon le rapport, les migrants originaires de Syrie (24%) arrivent en tête du palmarès des crimes et délits. Viennent ensuite les Albanais (17%), les Kosovars (14%), les Serbes (11%), les Afghans (11%), les Irakiens (9%), les Erythréens (4%), les Macédoniens (4%), les Pakistanais (4%) et les Nigérians (2%).
Le délit le plus caractéristique est le vol (Diebstahl). Le nombre de vols a doublé entre 2014 et 2015 : il est passé 44 793 à 85 035. Viennent ensuite les atteintes aux biens et la contrefaçon de documents (Vermögens-und Fälschungsdelikte), soit 52 167 incidents en 2015.
En sus, 36 010 migrants ont été impliqués dans des agressions et coups et blessures (Rohheitsdelikte : Körperverletzung, Raub, räuberische Erpressung), soit deux fois plus qu'en 2014 (18,678). En 2015 également, 28 712 personnes ont été verbalisées pour utilisation frauduleuse des transports en commun (Beförderungserschleichung).
Les migrants ont aussi été impliqués dans 1 688 agressions sexuelles contre des femmes et des enfants, y compris 458 viols ou sévices sexuels (Vergewaltigungen oder sexuelle Nötigungshandlungen).
Le nombre des tentatives de meurtre a également doublé : 240 en 2015 contre 127 en 2014. Dans les deux tiers des cas, l'agresseur et la victime étaient de la même nationalité. Vingt-huit migrants ont assassiné 27 autres migrants et un Allemand.
Enfin, 266 personnes ont été soupçonnées d'être des djihadistes dissimulés dans le flux migratoire. 80 ont été blanchies, mais 186 individus font toujours l'objet d'une enquête. Le rapport indique que l'infiltration de djihadistes est une « tendance croissante ».
Au terme de la lecture, nombre de questions demeurent pendantes. La police ne précise pas par exemple, sa définition du terme « migrant » (Zuwanderer). Les statistiques de la criminalité font-elles référence aux migrants arrivés en Allemagne en 2015, ou à toute personne d'origine immigrée ?
Si le rapport se réfère aux migrants récents – soit plus d'un million de personnes originaires d'Afrique, d'Asie et du Moyen Orient -, il en résulte alors que 20% d'entre eux sont des délinquants et des criminels. Si l'on considère que le nombre des délits commis est deux fois supérieur au nombre des délits répertoriés, il apparait alors que 40% des nouveaux arrivants ont été en infraction avec la loi. On lit pourtant dans le rapport que « la vaste majorité des demandeurs d'asile n'est impliquée dans aucune activité criminelle ».
Pour des raisons non communiquées, le rapport ne distingue pas les crimes et délits commis par les Nord Africains, alors qu'il est établi de longue date qu'ils sont à l'origine d'une hausse de la criminalité dans toutes les villes d'Allemagne.
A Hambourg, la police a reconnu qu'elle était dans l'incapacité de faire face à l'accroissement vertigineux de la délinquance nord-africaine. Plus de 1 000 « mineurs non accompagnés » (minderjährige unbegleitete Flüchtlinge, MUFL) comme on les appelle, vivent dans les rues et survivent en commettant des délits de toutes sortes.
Un rapport confidentiel qui a fuité dans les colonnes de Die Welt, révèle que la police de Hambourg a capitulé devant leur nombre. Le document indique :
« Le plus mince événement peut dégénérer en violence offensive ou défensive. Les jeunes sont organisés en bandes qui font tantôt front commun, tantôt se combattent les unes les autres...
Dans leur rapport à l'autre, ils sont irrévérencieux et affichent un mépris complet des normes et valeurs locales. Les jeunes se regroupent principalement au centre-ville, ou on les croise tous les jours. Pendant la journée, ils hantent le quartier Saint Georges ; mais le soir, ils migrent vers Binnenalster, Flora, Sternschanzen et Sankt Pauli [soit tout le centre de Hambourg]. Ils s'affichent ensemble et des bandes de trente personnes ont été remarquées certains samedis soir à Sankt Pauli. Envers la police, l'attitude de ces jeunes se caractérise par un manque de respect, de l'agressivité et de la condescendance. Ils se montrent ouvertement indifférents aux mesures de police.
Très rapidement, ces bandes de jeunes se sont illustrées dans le vol à la tire (pickpocketting) et l'arrachage de sacs. Mais ils fracturent aussi des maisons et des véhicules, des délits répertoriés au titre de l'intrusion ou du vandalisme car ces jeunes cherchent juste un endroit où dormir. Ils volent régulièrement à l'étalage pour se nourrir. Quand ils sont arrêtés, ils résistent et agressent les policiers. Ces jeunes n'ont aucun respect pour les institutions de l'Etat ».
Le journal précise que les autorités allemandes sont réticentes à expulser ces mineurs vers le pays d'origine. Mais comme de plus en plus de mineurs non accompagnés débarquent à Hambourg, le problème persiste et tend à croître.
Pour tenter de sauver l'activité touristique, la police de Hambourg a multiplié les descentes contre les voleurs de sacs à l'arraché. Plus de 20 000 sacs – 55 chaque jour – sont dérobés à Hambourg chaque année. Selon Norman Großmann, directeur du corps des inspecteurs de la police fédérale à Hambourg, 90% des sacs sont dérobés par des hommes de vingt à trente ans, en provenance d'Afrique du Nord ou des Balkans.
A Stuttgart, la police mène un combat sans espoir contre des gangs de migrants nord africains, spécialisés dans l'art du vol à la tire.
A Dresde, des migrants en provenance d'Algérie, du Maroc et de Tunisie ont pris le contrôle de la Wiener Platz, un vaste espace vert emblématique de la ville, face à la gare centrale. Là, ils vendent de la drogue et les objets de valeur dérobés aux passants, le tout dans la plus totale impunité. Les descentes de police à répétition relèvent d'un travail de Sisyphe : chaque délinquant arrêté est aussitôt remplacé par un, voire plusieurs autres.
Les autorités allemandes ont régulièrement été accusées de dissimuler l'ampleur réelle de la criminalité. Ainsi, 90% des agressions sexuelles commises en Allemagne en 2014, n'apparaissent pas dans les statistiques officielles. André Schulz, chef du syndicat de la police criminelle, (Bund Deutscher Kriminalbeamter, BDK), a déclaré :
« Cela fait des années que la police n'informe plus la population (allemande) sur l'étendue réelle de la criminalité... Les citoyens sont pris pour des idiots. Plutôt que de dire la vérité, ils (les membres du gouvernement) fuient leurs responsabilités et accusent les citoyens et la police ».
Dans l'espoir de désamorcer les tensions politiques croissantes, le Service fédéral des migrants et réfugiés (Bundesamt für Migration und Flüchtlinge, BAMF), a déclaré, le 16 février, que 500 000 nouveaux migrants seulement seraient accueillis en 2016. Mais, en décembre 2015, Frank-Jürgen Weise, directeur du BAMF, a précisé à Bild que « ce chiffre (500 000) était un indicateur utilisé pour la « planification des ressources ». En réalité, personne ne sait combien de migrants arriveront en 2016 ».
Le 1er janvier, le Fonds monétaire international (FMI) a estimé qu'1,3 million de demandeurs d'asile étaient attendus au sein de l'Union européenne entre 2016 et 2017.
Le 9 Janvier, Gerd Müller, ministre du développement, a déclaré au journal Bild que le gros des réfugiés n'était pas encore arrivé en Europe. Il a estimé que 10% seulement des migrants touchés par le chaos syrien et irakien a atteint l'Europe : « huit à dix millions de demandeurs d'asile sont en route ».
Pour ajouter à l'incertitude : le 18 février, des responsables de la sécurité d'Autriche, de Croatie, de Macédoine, de Serbie et de Slovénie – soit les pays qui composent la fameuse Route des Balkans que des centaines de milliers de migrants empruntent – ont entrepris de coordonner leurs efforts pour acheminer jusqu'en Autriche les migrants qui atteignent la frontière entre la Macédoine et la Grèce. De là, ils seront réacheminés vers l'Allemagne.
Soeren Kern est chercheur associé du Gatestone Institute de New York et du Grupo de Estudios Estratégicos de Madrid. On peut le suivre sur Facebook et Twitter. Son premier livre, Global Fire, sera publié d