Pendant de nombreuses années, « la Palestine » n'a cessé de monter vers de nouveaux sommets au sein de la soi-disant « communauté internationale ». La « Palestine » est présente aux Jeux Olympiques depuis 1996 et elle est devenue « observateur permanent » à l'UNESCO et aux Nations Unies. La grande majorité des 95 « ambassades » et délégations de « Palestine » sont dans le monde musulman; mais beaucoup d'autres sont en Asie, en Afrique, en Amérique latine et en Europe. En 2014, le Parlement espagnol a voté en faveur de la pleine reconnaissance de la « Palestine ». Quelques semaines plus tard, le Parlement français a fait la même chose.
Il n'y a pas d'autre exemple dans l'histoire du monde où un État qui n'existe pas peut disposer d'ambassades et de délégations censées fonctionner comme si cet État existait.
Le moment est sans doute venu pour les « Palestiniens » de se rendre compte qu'ils ont perdu et de retomber sur terre, comme l'a écrit voici peu le chercheur Daniel Pipes.
Les dirigeants « palestiniens » ont-ils montré par leurs discours et actions qu'ils étaient prêts à gouverner un Etat en paix avec leurs voisins et avec le reste du monde? Tous les dirigeants « palestiniens » incitent constamment au terrorisme et ne cachent pas leur désir d'effacer Israël de la carte du monde.
Le « peuple palestinien » aspire-t-il depuis longtemps à avoir un État et à vivre paisiblement dans cet État? La réponse est non. Le « peuple palestinien » a été inventé à la fin des années 1960 par les services de propagande arabes et soviétiques. Comme le disait le chef de l'OLP Zuheir Mohsen au journal néerlandais Trouw en mars 1977:
« Le peuple palestinien n'existe pas. La création d'un Etat palestinien n'est qu'un moyen de poursuivre notre lutte contre l'Etat d'Israël pour l'unité arabe. En réalité, il n'y a pas de différence entre Jordaniens, Palestiniens, Syriens et Libanais ».
Des reportages effectués en Cisjordanie après la guerre des Six Jours montrent que les Arabes interrogés se définissent comme des « Arabes » ou des « Jordaniens », et ne savent pas encore qu'ils sont « le peuple palestinien ». Depuis lors, on le leur a appris. On leur a également appris que leur devoir est de « libérer la Palestine » en tuant des Juifs. Les Palestiniens sont le premier peuple inventé pour servir d'arme de destruction massive contre un autre peuple.
Yasser Arafat, président de l'OLP, au sommet de la Ligue arabe à Rabat, au Maroc, en 1974. (Photo Hulton Archive / Getty Images) |
Y a-t-il au moins un passé historique qui donne une légitimité à l'aspiration à créer un « Etat palestinien »? La réponse est non, encore. Il n'y a pas de culture palestinienne distincte des cultures du monde arabe musulman ; aucun monument ne peut être défini comme un monument historique « palestinien », sauf si on falsifie l'histoire.
Plus fondamentalement, un « État palestinien » hypothétique serait-il économiquement viable? La réponse est non, encore une fois. Les territoires occupés par les mouvements palestiniens ne survivent que grâce à l'aide financière de l'Occident.
Comment, dès lors, tant de pays peuvent-ils vouloir créer un Etat dont les dirigeants seraient vraisemblablement les dirigeants « palestiniens » actuels, dont les habitants seraient utilisés comme des machines à tuer, dont l'histoire est inexistante ou falsifiée, et dont le potentiel économique est nul?
La réponse est simple.
Derrière le soutien à la création d'un « Etat palestinien », les pays concernés poursuivent d'autres objectifs.
Pendant des décennies, les pays du monde musulman n'ont voulu obsessionnellement qu'une seule chose: la destruction d'Israël.
Ils ont tenté d'atteindre leur objectif par la guerre conventionnelle, puis par le terrorisme, puis par la diplomatie et par la propagande. Ils blâment Israël pour tous les maux du Moyen-Orient.
Ils n'ont cessé de savoir qui sont les dirigeants « palestiniens » et ce qu'ils font. Ils n'ont cessé de savoir que le « peuple palestinien » a été inventé. Ils n'ont cessé de savoir pourquoi le peuple « palestinien » a été inventé. Ils n'ont cessé de savoir qu'un « Etat palestinien » n'aurait pas une économie viable. Ils suivent une stratégie de déstabilisation et de diabolisation d'une nation non-musulmane, Israël.
Ils appellent les Palestiniens « victimes »; le terrorisme, « activisme »; et les incitations à tuer, « résistance à l'occupation ». Ils piétinent l'histoire légitime et la remplacent par le mythe.
Ils pressent les dirigeants « palestiniens » de « négocier », sachant parfaitement qu'aucun accord ne sera jamais signé et que les négociations se termineront par un bain de sang.
Ils proposent des « plans de paix » qu'Israël ne peut que rejeter - ceux qui incluent les lignes d'armistice de 1949, dites « frontières d'Auschwitz, » ou le « droit au retour » des « réfugiés palestiniens », ces gens qui étaient un demi-million en 1949, mais sont près de cinq millions aujourd'hui.
Ils reconnaissent un « État palestinien », en sachant que « l'État » qu'ils reconnaissent n'est pas un État, mais une entité terroriste sans frontières ni territoire définis, et imprégnée d'une volonté de répandre davantage de sang et de créer davantage de chaos.
Ils s'appuient sur le désordre, le chantage et les mensonges aux fins d'encourager le reste du monde à penser que la situation exige une intervention internationale drastique.
Ils disent qu'ils veulent un « Etat palestinien », mais n'ont jamais dit qu'ils veulent que cet Etat renonce au terrorisme et mette fin au conflit.
Ils mènent une guerre vicieuse qu'ils ont longtemps espéré gagner.
Pendant plus de trente ans, ils ont bénéficié du soutien de l'Union soviétique. Celle-ci a financé des guerres (1967, 1973), le terrorisme, la diplomatie et la propagande. Elle a fait de la « cause palestinienne » une cause « anti-impérialiste » – et un moyen de renforcer les positions soviétiques et de galvaniser les ennemis de l'Occident. L'Union Soviétique s'est effondrée en 1991, mais les effets de son soutien à la « cause palestinienne » sont restés. De nombreux pays hostiles à l'Occident continuent de soutenir les « Palestiniens et reconnaissent un « État palestinien » en prétendant ignorer qu'ils reconnaissent une entité terroriste. Ils contribuent à la guerre.
Les pays du monde occidental, soumis aux pressions du monde musulman et de l'Union soviétique depuis de nombreuses années, ont progressivement cédé, certains avant même que des pressions ne soient exercées.
La France a choisi son camp dès 1967, lorsque, après la défaite française en Algérie, le général de Gaulle a lancé ce qu'il a appelé une « politique arabe ». La politique étrangère française est devenue résolument « pro-palestinienne » – aux fins d'éviter le terrorisme, d'obtenir du pétrole bon marché et de rivaliser avec les États-Unis - et elle l'est restée jusqu'à ce jour. Les pays d'Europe occidentale ont progressivement adopté des positions proches de celles de la France. Depuis l'effondrement de l'Union soviétique, l'Union européenne est devenue le principal financier de la « cause palestinienne », terrorisme compris. Les dirigeants d'Europe occidentale savent quels sont les véritables objectifs des « Palestiniens », mais ils répètent sans répit que la création d'un « État palestinien » est « essentielle ». Ils contribuent eux aussi à la guerre.
Bien qu'étant un allié de longue date d'Israël, les États-Unis ont modifié leur politique au Moyen-Orient au début des années 1990, et adopté alors des positions plus proches de celles du monde musulman. Politiciens et diplomates américains ont fait pression sur les Israéliens pour qu'ils négocient avec les dirigeants « palestiniens » et ont semblé perdre de vue ce qu'est la « cause palestinienne ». Des dirigeants israéliens pleins d'espoir ont accepté de négocier. Le résultat tragique a été les Accords d'Oslo et la création de l'Autorité palestinienne (AP). Celle-ci est rapidement devenue une base de terrorisme anti-israélien. Une vague d'attaques meurtrières a immédiatement commencé, accompagnée d'une offensive diplomatique et de propagande anti-israélienne intense. Une « solution à deux états » a été invoquée. Les dirigeants américains, comme s'ils avaient dormi pendant plusieurs années, ont commencé à dire qu'un « Etat palestinien » devait naitre. Trois présidents américains ont proposé des « plans de paix », et contribué également à la guerre.
Un « plan de paix » supplémentaire devrait être annoncé prochainement, mais les paramètres seront très différents. Le Président Donald Trump semble vouloir rompre avec le passé.
Il a récemment déclaré au dirigeant palestinien Mahmoud Abbas que les dirigeants « palestiniens » étaient des menteurs. Aucun des négociateurs américains qu'il a choisi ne semble avoir la moindre illusion sur le leadership « palestinien » ou sur la « cause palestinienne ».
Le Taylor Force Act, adopté le 5 décembre par la Chambre des représentants américaine, prévoit de conditionner l'aide américaine à la « Cisjordanie et à Gaza » aux « mesures prises par l'Autorité palestinienne pour mettre fin à la violence et au terrorisme contre les citoyens israéliens »; la loi pourrait être adoptée bientôt par le Sénat. L'AP a rejeté toutes les exigences inhérentes à la loi.
Le monde musulman est également en train de changer. L'Iran, immensément renforcé par l'accord passé en juillet 2015 et par les moyens financiers américains massifs qui lui ont été accordés alors, manifeste sa volonté de devenir la puissance hégémonique du Moyen-Orient.
Le régime des mollahs tient maintenant trois capitales arabes en supplément de Téhéran: Bagdad, Damas et Beyrouth. L'Iran attaque l'Arabie Saoudite et soutient la guerre menée par la milice Houthi au Yémen; il veut s'emparer de Sanaa et prendre le contrôle de Bab El Mandeb, porte d'entrée de la mer Rouge et du canal de Suez. Le Qatar et la Turquie ont établi des liens étroits avec l'Iran.
Les dirigeants saoudiens discernent le danger. Le roi Salman a choisi son fils, Mohamed ben Salman, comme héritier du trône, et lui a donné de larges pouvoirs. « MBS », son surnom, semble vouloir mener une véritable révolution. Sur le plan militaire, il a pris la tête de la « Coalition militaire islamique antiterroriste », composée de 40 membres, et a déclaré son désir d'en « finir avec le terrorisme ». Economiquement, il est en charge d'un ambitieux projet de réforme visant à rendre son pays moins dépendant du pétrole: Saudi Vision 2030. Tous les dirigeants saoudiens en désaccord avec les nouvelles orientations du pays ont été arrêtés, et leurs biens confisqués. Mohamed ben Salman a désigné l'Iran comme l'ennemi principal, et a récemment décrit son guide suprême, Ali Khamenei, comme un « nouvel Hitler ». Le Qatar et la Turquie ont été soumis à d'intenses pressions saoudiennes destinées à les pousser à s'éloigner du régime iranien. Le grand mufti d'Arabie saoudite, Cheikh Abdulaziz ibn Abdallah Al-Sheikh, a récemment émis une fatwa disant que « combattre les Juifs » est « contraire à la volonté » d'Allah, et que le Hamas est une organisation terroriste.
Mohamed ben Salman a le soutien de l'administration Trump; de Vladimir Poutine qui, bien qu'allié à l'Iran, semble vouloir un équilibre des forces au Moyen-Orient, et Xi Jinping, qui fait face au risque d'un soulèvement islamique sunnite au Xinjiang, territoire autonome de la Chine.
Le dirigeant « palestinien » Mahmoud Abbas a été convoqué à Riyad, et le roi Salman et Mohammed bin Salman lui ont dit qu'il devait accepter le plan proposé par l'administration Trump ou démissionner, et qu'il serait « risqué » pour lui d'envisager de susciter un soulèvement – ce qu'il a fait néanmoins.
Au mois d'octobre, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, un proche allié de Mohamed bin Salman, a invité les dirigeants de l'Autorité palestinienne et du Hamas à se rendre au Caire pour une « réconciliation ». Il a demandé que le contrôle de la bande de Gaza soit confié à l'Autorité palestinienne. Il semble que l'administration Trump et le Président Sissi ont dit aux dirigeants du Hamas qu'ils devaient approuver les termes de l'accord de « réconciliation » et que s'ils menaient des attaques contre Israël, ils risquaient une destruction complète.
Le « plan de paix » que va présenter l'administration Trump provoque l'extrême colère des dirigeants « palestiniens ». L'objectif du « plan » parait être de relancer le « processus de paix » de manière ouverte, de façon à ce que l'Arabie saoudite et les membres de la Coalition militaire islamique antiterroriste puissent se rapprocher d'Israël, et laisser de côté la « cause palestinienne ».
Le 19 novembre, une réunion d'urgence de la Ligue arabe s'est tenue au Caire et a fermement condamné le Hezbollah et l'Iran. Pour la première fois en cinquante ans, une réunion de la Ligue arabe n'a pas même évoqué la question « palestinienne ».
La reconnaissance de Jérusalem comme capitale d'Israël par le président Trump, le 6 décembre, a suscité l'agitation et l'acrimonie dans le monde musulman et chez les dirigeants d'Europe occidentale. Les dirigeants sunnites alliés de l'Arabie saoudite et ceux de l'Arabie Saoudite elle-même sont trop préoccupés par la menace iranienne pour se quereller avec Israël, les États-Unis ou qui que ce soit d 'autre. L'Europe occidentale, elle, n'a presque aucun poids dans ce qui se dessine, et montre juste sa lâcheté, sa peur et son mépris incessant envers une autre démocratie occidentale: Israël.
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui est maintenant dans la douzième année de son mandat de quatre ans - voyant qu'il est peu soutenu - a semblé souhaiter une intervention divine, et a demandé de l'aide au Pape. Il n'y aura « pas d'Etat palestinien sans Jérusalem-Est comme capitale », a-t-il déclaré. Il semble commencer à comprendre que la « cause palestinienne » risque de disparaître. Lui et d'autres dirigeants « palestiniens », ont appelé à « trois jours de colère ». Quelques manifestants ont brûlé des pneus et des drapeaux américains, comme d'habitude.
Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a appelé l'Organisation de la Coopération Islamique à se réunir à Istanbul le 13 décembre et a exhorté les dirigeants des pays musulmans à reconnaître Jérusalem comme « la capitale occupée de l'Etat palestinien ». Le roi saoudien Salman n'est pas venu, la plupart des autres dirigeants sunnites non plus. Le roi Salman s'est contenté d'envoyer un message disant qu'il appelle à « une solution politique pour résoudre les crises régionales ». Il a ajouté dans le message que « les Palestiniens ont droit à Jérusalem-Est » – il ne pouvait pas faire moins ; il n'a pas fait plus. Erdogan est surtout soutenu par l'Iran, le principal ennemi de l'Arabie saoudite et d'autres pays sunnites.
« Ce n'est pas la fin de la guerre contre Israël », a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, « mais ce pourrait être le début de la fin de la cause palestinienne ».
Le moment pourrait être venu pour les dirigeants d'Europe occidentale, qui soutiennent encore aveuglément la « cause palestinienne » de songer aux conséquences de leurs positions, tant sur le plan politique que sur le plan économique. Prendre le parti d'Erdogan et des mollahs et soutenir une entité terroriste qui ne sera jamais un « Etat » n'est pas à même de leur permettre de combattre le terrorisme ou l'islamisation croissante de l'Europe.